Arch Brown

Ce témoignage est celui de feu Arch Brown, cinéaste, photographe, dramaturge et philanthrope. J'ai découvert cet homme et son œuvre en lisant ce livre. On commence par le suivre depuis sa démission de son poste de publicitaire jusqu'à sa reconversion en pornographe en passant par sa découverte de la photographie et de la caméra. Ce sont ses premières rencontres dans Central Park en 1967 qui vont l'amener à se rendre compte du changement de comportement que certaines personnes peuvent avoir lorsqu'elles se savent filmées. C'est un attrait particulier qui fait alors ressortir la star qui parfois sommeille en elles, tant pour les femmes que pour les hommes, pour les gays et les hétéros.



C'est avec beaucoup d'humanité qu'Arch Brown nous raconte ses rencontres. Il témoigne du rapport que les personnes qu'il a rencontrées ont avec une part de leur sexualité, avec la caméra et avec leurs fantasmes. C'est un large panel d'actrices et d'acteurs, de madame et monsieur tout-le-monde, de personnalités tant banales qu'originales que l'auteur nous décrit. Ce livre de près de 300 pages se lit de façon très fluide avec une traduction particulièrement qualitative d'Etienne Gomez. On est très loin d'un livre de pornographie. Certaines scènes sont parfois explicites mais le propos va bien au-delà. Les quinze chapitres abordent des thèmes variés, renouvelant l'intérêt du propos. Il n'y a pas besoin d'être amatrice ou amateur de pornographie pour lire cet ouvrage. Il ne fait d'ailleurs pas l'apologie de la pornographie mais plutôt celle de la sexualité. Les acteurs viennent par envie ou par curiosité. Ils recommencent parfois ou arrêtent avant même le tournage. Arch Brown voulait que ses films soient avant tout une rencontre. Il faisait correspondre des souhaits réciproques afin que le plaisir réel resurgisse sur la pellicule, avec beaucoup de respect.



Une très belle découverte littéraire.