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Citation de Cielvariable


La peur et l’anxiété : des ennemis à vaincre ?

Bien sûr que non. Enfin, pas complètement. La peur nous protège en déclenchant une intense réaction du système nerveux autonome (une accélération du rythme cardiaque, de la respiration et de la transpiration, ainsi qu’une augmentation de la pression sanguine et du taux d’adrénaline dans le sang). Présente avec le sentiment de terreur, cette réaction corporelle nous permet de fuir ou de combattre pour nous défendre, en présence d’un danger. La peur est donc une réaction tout à fait souhaitable et appropriée. Elle peut toutefois être causée par une mauvaise analyse de la menace, et c’est précisément à ce moment qu’elle devient inadéquate. L’enfant, tout comme l’adulte, peut en effet interpréter un événement ou une situation comme comportant un danger physique ou psychologique, alors que la réalité est tout autre.

L’anxiété est quant à elle orientée vers le futur et caractérisée par l’appréhension de ce qui pourrait arriver, impossible d’ailleurs à prédire pour les non-devins. À un certain degré, l’anxiété entraîne une augmentation de la vigilance et une amélioration de la performance. Certains théoriciens vont même jusqu’à soutenir que, sans elle, peu d’entre nous feraient grand-chose.

Un enfant légèrement anxieux, par exemple, quant à un examen à venir, sera certainement plus enclin à lui consacrer quelques minutes de préparation dans les jours qui le précèdent. Il ne parviendra souvent à se mobiliser que si la menace d’obtenir un mauvais résultat plane au-dessus de sa tête, ce qui entraînerait à son tour des conséquences sur son estime, sa relation avec ses parents, son image auprès de ses amis, etc. Sinon, à quoi bon ?

Le fait d’affronter une fête d’amis avec une légère anxiété peut également avoir des effets positifs sur la capacité de l’enfant à adopter des comportements prosociaux (tels que la politesse, le partage, la coopération) et à être conséquemment accepté par ses pairs.

L’anxiété peut aussi conduire l’individu à faire preuve de comportements préventifs. L’enfant qui craint de se perdre dans un centre commercial demeurera plus vigilant quant à la proximité physique de ses parents et sera moins porté à jouer à cache-cache entre les rayons ou à s’éloigner. De la même façon, face à l’éventualité d’attraper froid, le jeune conviendra par lui-même de porter ses bottes pour se rendre à l’école et délaissera ses souliers de course… à moins, bien entendu, que l’opinion des pairs ne constitue une menace plus importante qu’un petit rhume de rien du tout.

En soi, l’anxiété n’est pas mauvaise. C’est lorsqu’elle est excessive qu’on voit poindre les difficultés. L’élève démesurément anxieux avant son examen risque fort bien d’obtenir des résultats non représentatifs de ses capacités ou de sa préparation. Le moment venu, il anticipera probablement ce qui surviendrait s’il échouait, plutôt que de concentrer son attention sur les questions inscrites et les réponses à fournir. Il pourra alors déjà imaginer la désapprobation de ses parents, les moqueries de sa fratrie, les regards méprisants des autres élèves et le désespoir de son enseignante.

Un autre sera, pendant le récital, envahi par des sensations de chaleur, de nausées, de vertiges et de tremblements, plutôt qu’en train d’apprécier le moment et de faire entendre sa voix comme il en était pourtant capable en répétition.

Lors de la sortie scolaire, l’élève anxieux investira toute son énergie dans la recherche d’indices qu’une menace compromettant son intégrité ou sa sécurité est présente dans l’environnement, au détriment bien entendu du plaisir qu’il pourrait éprouver avec les autres enfants.

Inspirée de la courbe Yerkes-Dodson, la figure suivante établit le lien entre la performance et l’anxiété.
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