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Citation de blandine5674


À Bobin
Un peu de lumière chasse beaucoup d’obscurité, dit le sage.
Je pense à toi, la nuit est claire, c’est déjà le début de l’hiver, quelque chose scintille dans un coin.
Clarté diffuse qui ressemble à un sourire doré. Lumière et sourire sont de la même étoffe pour qui sait toucher.
Les oiseaux libres, les arbres sans maîtres, ce qui est offert sans qu’on le possède tu savais le toucher. Le cueillir et le montrer. L’accueillir serait plus juste, pour ne pas déraciner. Ne jamais déraciner. La fleur. Mais la noirceur, la prédation, patiemment, tu pouvais. Creuser la terre avec force et tranquillité, avec certitude.
Une fois, ta voix a dit les mots qui soignent, tes mots, et j’ai compris quelque chose de plus qu’en te lisant.
Le calme des profondeurs sonne parfois comme un rire.
Crépite l’or niché au fond de l’âme, quand les simples mots de tes formules magiques emplissent le puits.
Dans le puits, il y avait aussi une ombre de tragique, une permanente peine passagère. Comme est permanente et passagère l’eau de la rivière. L’ombre d’une rivière de peine traversait ta voix.
Le clapotis de la rivière de peine chantait lointainement dans ta voix. Parfois, ce chant se confondait avec le rire du fond du puits qui nous parvenait dans tes mots.
Parfois, pourtant, c’était un autre chant, plaintif, mais si lointain dans ta voix qu’on l’aurait dit venu de trois ou quatre rues plus loin.
J’aimais aussi ce lit triste où s’endormait ta voix.
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