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Critiques de Arturo Uslar Pietri (2)
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Les lances rouges

Les lances rouges est un roman historique qui retrace certains épisodes de la guerre d’indépendance vénézuélienne, en suivant les pas de deux personnages totalement opposés : l’indépendantiste Fernando Fonta, grand propriétaire terrien, être pusillanime qui possède une conscience si aigüe des horreurs de la guerre qu’il en devient lâche, et son majordome Presentacion Campos, métis révolté contre son ancien maître dont il détruit les terres avant de rejoindre l’armée royaliste. Ce duo masculin est doublé par un duo féminin : Inès, sœur de Fernando, innocente figure romantique qui sera violée par Presentacion, et La Carvajala, amante de ce même Presentacion. La thèse qui parcourt le roman, proche de celle de l’histoire officielle oppose le métis sans conscience politique, avide de pillages et d’exploits individuels, à l’aristocrate libéral au complexe parcours intellectuel. La narration omnisciente présente une vision pessimiste de l’action historique subie par des personnages emportés par le tourbillon d’une guerre sans pitié et impuissants à maîtriser leur destin. La figure de Bolivar concentre à elle seule tous les attributs héroïques traditionnels. Il est décrit par la légende entretenue par les esclaves comme un personnage capable de faire fuir le diable. Son apparition finale, annoncée mais jamais réalisée, devant un Presentacion agonisant qui espère enfin voir son vainqueur, contribue à sa stature sacrée.

La dimension magique du Libertador, fruit de la croyance populaire, que le récit se contente de reproduire est un caractère propre au réalisme magique. De même, dans le récit qui rapporte la recherche de l’Eldorado par un ancêtre de Fernando, la dimension infinie qu’acquièrent le temps et l’espace manifeste des éléments propres aux mythes originels qui s’opposent dans un jeu constructif au récit historiquement fidèle de la guerre d’indépendance, faisant de ce roman une première manifestation d’un réalisme magique, certes hybride, mais qui deviendra souverain chez nombres d’auteurs latino-américains.

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Les vainqueurs et autres nouvelles

Arturo Uslar Pietri est un intellectuel vénézuélien du XXe siècle : romancier, essayiste, novelliste, professeur, il exerça également de nombreuses responsabilités dans la vie publique de son pays : ambassadeur, ministre de l'éducation, des finances et même candidat à la présidentielle en 1963. Le présent recueil, Les vainqueurs et autres nouvelles, rassemble des nouvelles dont le point commun est le fond historique vénézuélien écrites sur près d'un demi-siècle par Uslar Pietri (de 1936 à 1980). Les nouvelles ne sont pas classées par ordre de parution mais suivent une frise chronologique inversée allant de l'époque moderne jusqu'aux temps précolombiens. Si la dimension historique des nouvelles est toujours prégnante, Arturo Uslar Pietri jongle avec les styles : si la majorité des récits adoptent une teinte réaliste, l'auteur s'autorise de temps à autre l'ajout d'éléments fantastiques et le livre se termine par un mythe précolombien romancé.





Le recueil commence par la nouvelle Les vainqueurs qui donne son nom au recueil : un récit apocalyptique dans lequel nous suivons un bibliothécaire, survivant d'une sécheresse dantesque. Le récit est mémorable et réussi tout comme sa chute. La suite est globalement de bonne facture, sans être exceptionnelles les nouvelles sont d'une qualité régulière. On peut regretter néanmoins la juxtaposition de nouvelles dédiées à l'histoire militaire (guerres et révolutions) qui peuvent donner un sentiment de monotonie. Rien de rédhibitoire ici, mais alterner celles-ci avec d'autres récits aurait largement bénéficié au rythme de l'ouvrage. Du reste, le style est fluide et souvent imagé, les chutes fonctionnent bien, la lecture est agréable. S'il m'est difficile de trouver une juste comparaison pour cet auteur, le seul nom qui me soit venu à l'esprit en lisant ce livre est celui de Gabriel Garcia Marquez pour lequel on trouve quelques points communs notamment au niveau de l'ambiance des récits.





Sans être transcendé, j'ai trouvé le recueil de bonne tenue et apprécié la première rencontre avec cet écrivain découvert par hasard.

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