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Critiques de August Hermann Zeiz (2)
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Les journées rouges

L’écrivain socialiste Thomas Bogen sacrifie tout à son idéal, jusqu’à sa compagne, qu’il néglige, jeune bourgeoise rejetée par sa famille pour l’avoir suivie, et leur enfant. Ils survivent, « réduits à crever de faim », jusqu’à ce que ses articles, véritables « professions de foi », attirent l’attention du chef du parti, qui lui octroie salaire fixe et responsabilités. Puis éclate la révolution.

Sans concessions, il vit dans « un monde qui reste encore à bâtir » mais sa conscience rechigne à se soumettre à la moindre discipline qui entraverait sa liberté : « Renoncer à ses idées, se compromettre ! Mentir ! Mais quoi qu’il fasse, il n’échapperait pas au mensonge : s’il entrait au parti, il y aurait là aussi de toute façon un fossé entre l’adhésion à la doctrine et l’esprit de celle-ci, que seul le mensonge pourrait combler. » Lorsqu’il cède pourtant, acceptant de modifier ses articles pour suivre la stratégie du parti, de renouer avec sa belle-famille qui va subvenir aux besoins de son foyer, les scrupules le rattrapent, le hantent et le torturent. On ne comptera pas le nombre de fois où il s’évanouit, terrassé par une disjonction cognitive. Pour être en paix avec lui-même, « pour accéder à la libération intérieure », il devancera son arrestation et acceptera la prison.

Quand le parti révolutionnaire triomphe, les conservateurs d’hier, comme la famille de sa femme et leurs proches, retournent leur veste pour défendre leurs intérêts. D’autres, comme le docteur Hablos, comprennent soudain : « Ce n'était pas pour l’or et les espèces sonnantes et trébuchantes, pas pour les billets de banque, les obligations, les actions et les titres que la masse du peuple se battait.

Le peuple se battait pour être éclairé ! Libéré des geôles de la misère intellectuelle !

Voilà le but qu'il poursuivait ! »



Pourtant, Thomas Bogen, encore et toujours, refuse le pouvoir et ses compromissions. Pour lui, « la révolution consiste à enflammer le peuple, à le purifier ! La révolution, c'est la destruction de ce qui existe. La renaissance ! ». Mais il perçoit chez ceux qui s’apprêtent à gouverner « l’avidité caractéristique du chef ». « Les convictions se négociaient… comme à la bourse ! » « Ses sentiments ardents se désagrégeaient dans la fange de la réalité. Rien n'avait changé. »



Au-delà de la personnalité de ce personnage, c’est toute une sociologie des coulisses du pouvoir qui est dévoilée. « Les hommes se distinguent uniquement par leurs actes. L’imbécile qui est entré en poste dans un ministère à la faveur de son arbre généalogique, qui charrie dans ses veines les péchés de ses ancêtres depuis des générations, ne vaut pas mieux que le maquereau qui cogne sa pute et boit ses gains. » « Des araignées, oui, les hommes étaient un genre d'araignée. Ils tissaient autour d’eux une toile de concepts imaginaires destinée à emberlificoter leurs congénères. Une fois pris au piège, ces derniers se trouvaient livrés, impuissants, à un prédateur avide d'assouvir ses pulsions. » Plus qu’une histoire de la révolution allemande vue par quelques uns de ses protagonistes, August Hermann Zeiz met en scène l’éternel conflit entre l’engagement idéaliste et la realpolitik, justification de toutes les compromissions.





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Les journées rouges

En 1918, la colère gronde en Allemagne et les aspirations révolutionnaires se manifestent au grand jour. À Berlin, Thomas Bogen, jeune écrivain socialiste issu de la classe ouvrière, se bat pour un monde meilleur, plus juste et plus libre. Amoureux d’une jeune fille de la bourgeoisie avec qui il vit dans le plus grand dénuement et mû par la haute idée qu’il se fait de son engagement au service de l’Humanité, le jeune idéaliste prend la tête du mouvement révolutionnaire. Mais bien vite, confronté au dogmatisme du Parti, le doute s’empare de lui : ne vaut-il pas mieux livrer le combat des idées plutôt que de faire couler le sang ?



Ce roman est plus un texte historique véhément relatant avec précision et sincérité les evenements qui ont conduit à la chute de l’Empire et à l’avènement de la République de Weimar qu'une véritable histoire romancée. On suit le parcours de Thomas Bogen, entre sa relation amoureuse qu'il met de côté au désespoir de sa femme et surtout sa lutte philosophique, patriotique et politique.

J'ai du mal avec cette lecture, certes très riche d'enseignements sur cette période historique, mais je me suis un peu perdue dedans...
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