Auguste de Madec

Je remarque à quelques mètres de moi une fillette en fauteuil roulant accompagnée de sa maman. Celle-ci murmure quelque chose à l’oreille de sa fille et lui donne une de mes photos. Je comprends que la demoiselle est timide et je m’approche donc vers elle. La maman murmure de nouveau à l’oreille de sa fille et je vois le visage de cette dernière s’illuminer.
— Ça va, ma puce ?
Je me baisse pour lui prendre la main. Elle ose à peine soutenir mon regard et me fait une grimace. Elle est trop adorable.
— Elle vous adore, vous savez… me dit sa mère.
— Merci. Ça me touche. Tu veux que je te signe un autographe ? Comment tu t’appelles ?
Elle continue de regarder à droite et à gauche de mon visage en évitant à tout prix le contact visuel.
— Marion, finit-elle par me dire dans une petite voix.
— Tu es trop mignonne, Marion. Tu as quel âge ?
— Sept ans.
Je saisis la photo qu’elle agite devant mon visage depuis quelques secondes pour faire mon devoir.
— Alors… Pour Marion, de tout mon cœur. Signé Liam ! Ça te va ? 
Elle hoche la tête et scrute la photo que je lui remets. Ses yeux s’écarquillent comme si je venais de lui donner un cadeau inestimable. Je me penche pour lui faire un petit bisou sur la joue.
— Marion, tu vas faire chavirer les cœurs quand tu seras plus grande.
Quand je me relève, sa maman mime un « Merci » avec sa bouche. À mon tour, je mime un « De rien ».