Je ne me suis pas encore fait tatouer sur le corps un très beau passage du roman Les Hauts de Hurlevent de la romancière britannique Emily Brontë, où l’héroïne Catherine raconte un rêve où elle est rejetée du Paradis. « Le ciel ne m’avait jamais paru être un asile fait pour moi ; j’avais le cœur brisé, je pleurais pour redescendre sur la terre, et les anges furieux, me jetaient au milieu des bruyères sur le toit de Hurlevent. » J’aime ce refus de toute idée transcendantale de paradis ou d’enfer pour lui préférer la vie, la terre. J’ai lu ce livre une trentaine de fois, il est pour moi fondateur : à sa lecture, je me suis rendu compte que la littérature était un art à la fois du langage, de la narration et de la vie.
Extrait de : Augustin Trapenard : « Un pari fou, lire tous les livres du monde »
Bibliothèques Sans Frontières. 20 avril 2018.