Je lis très peu de roman inspiré de faits divers, mais là l’histoire de Djamal m’a touchée, le thème du burn out et du suicide est particulièrement sensible et je voulais en savoir plus sur ce qui a poussé cet homme à commettre ce geste, pourquoi Djamal s'est littéralement embrasé.
Ce qu’il faut savoir sur ce roman c’est que c’est un récit à plusieurs voix. Les auteurs vont donner la parole à Djamal, à sa femme, à sa mère, son cousin, son psy, son conseiller à l’emploi, on a même un paragraphe où les auteurs font s’exprimer le ministre du Travail. Tour à tour les personnes qui ont côtoyées de près ou de loin Djamal vont nous aider à reconstituer son passé et nous aider à comprendre qui il était.
La narration polyphonique m’a un peu dérangée car à plusieurs reprises je ne savais pas qui parlait, le point de vue change à chaque chapitre et cela m’a perdue plusieurs fois.
A part ça je n’ai pas grand-chose à ajouter sur ce livre. Je pense que c’est le genre d’histoire qu’il faut lire car il est important de se rappeler qu’il y a en France des personnes vivant dans des situations très précaires et qui par désespoir sont capable de se donner la mort. Ici le geste de Djamal est symbolique, c’est une forme de rébellion contre le système.
C’est une histoire touchante et triste. Djamal était clown en Algérie. Il quitte sa famille pour aller vivre en France dans le but de retrouver la femme avec qui il correspond. Ils sont très amoureux et se marient. Djamal est travailleur, il accepte des boulots très difficiles et fait tout pour s’intégrer. Employé dans une sidérurgie, la descente aux enfers commencent lorsque celle-ci ferme ses portes, laissant de nombreuses personnes sans emploi. Ensuite Djamal tente de s’en sortir, comme de nombreuses personnes, il vit mal ce licenciement économique et le chômage. Il enchainera des petits contrats, des petites missions d’intérim. Une erreur dans sa déclaration d’heures travaillées à Pôle Emploi et il se voit contraint de rembourser des sommes, puis il se voit signifier sa radiation des listes de chômeurs. C’est le coup fatal.
Ce livre nous permet d’apprendre à connaître Djamal à travers les yeux de sa famille qui nous raconte son passé. On découvre sa personnalité, et sa vie jusqu’au drame.
En ce qui concerne le geste en lui-même, j’avoue que je n’ai pas compris pourquoi il a décidé d’en arriver là. Je m’attendais vraiment à ce qu’on rentre dans sa tête et qu’on en apprenne plus sur ces motivations. Donc j’avoue que le développement psychologique du personnage me laisse sur ma faim. Après je suis totalement consciente que c’est un sujet extrêmement délicat vis-à-vis de la famille et des proches. Mais justement comme c’est écrit sous forme de roman et non sous forme de témoignage, je m’attendais à rentrer davantage dans la tête de Djamal, savoir où a été précisément le point de rupture et comment il en est arrivé à se dire qu’il allait s’immoler par le feu. Peut-être que je cherche trop à comprendre et que finalement ce geste est incompréhensible. Protester contre le système oui mais de là à se donner la mort devant Pôle Emploi, je n’ai pas compris...
Pour moi ce livre met en lumière le fait que tout le monde peut vivre une période de chômage dans sa vie et que c’est effectivement très dur à vivre. Cela mène outre les difficultés financières, à la perte de confiance en soi et au désespoir. D’où l’importance de l’accompagnement psychologique notamment pour les personnes victimes de licenciement économique mais également bien évidemment pour tous les demandeurs d’emploi.
Il y a aussi un aspect révoltant qui est en mis en avant dans ce livre c’est le je-m’en-foutisme des politiques et de la structure même de Pôle Emploi.
Djamal avait prévenu Pôle Emploi de son intention.
Pourquoi personne n’a réagi à son mail ??
Quoi qu’il en soit c’est le genre d’histoire importante dont il faut se rappeler, si vous avez l’occasion de le lire je vous y encourage.
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