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Citation de tantquilyauradeslivres


Tout commença par le tic-tac du métronome qui, tel un jouet mécanique, égrenait un rythme régulier. Eden retroussa les manches de sa chemise, les yeux fermés, écoutant la délicate pulsation pendant plusieurs mesures, puis il s’assit à l’orgue et joua d’abord une salve de notes, sur un rythme lent mais complexe. Les sons se superposaient, la main droite ouvrant la voie avec une mélodie légère et fleurie, la main gauche déposant dans son sillage de gros blocs d’accords. Pourtant, bien que la musique soit languissante, elle n’était pas vraiment douce. Elle était sous-tendue par une énergie électrique qui augmentait à chaque mouvement des doigts d’Eden.

(…)

C’est alors que les tuyaux de l’orgue firent brusquement éclater un rugissement formidable et discordant. La musique s’emballa. Le volume augmenta. Le timbre de l’instrument changea, de grinçant il devint retentissant.

Eden se balançait, tapait du pied, griffait la console. Finie la légèreté. Fini le relâchement des épaules. Cette musique-là était pleine d’énergie, furieuse et contagieuse, fiévreuse et tranchante. Elle évoquait un jaillissement d’eau, un troupeau d’animaux affolés, un formidable tumulte, un océan qui se déchire, deux grandes armées marchant l’une vers l’autre."
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