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Citation de Huginnbooks


Le bien-être agit donc comme un rempart contre la société devenue trop anxiogène, mais aussi contre cette vie qui semble nous vider de nous- même. D’où cette attente de petits moments à soi, de parenthèses contre l’accélération et le stress, que réclament les citadins. Mais le bien-être est davantage qu’une émotion, il est devenu une commodité. Est commode de ce qui s’oppose au désagrément, à la gêne, à l’embarras. Le bien-être est lié à une vie confortable, facile est agréable. Sa force est également d’être utilitaire. […] Le salut qu’offre la société de consommation réside dans une forme du bonheur, norme sociale qu’il appelle le « fun system » et qui correspond en réalité à une obligation de jouissance. En effet, la société ne se contente pas de culpabiliser les individus parce qu’ils ne sont pas heureux, elle fait tinter le grelot du bonheur pour vendre du plaisir.

Pour faire du bien-être l’horizon de notre société mercantile, il a fallu mettre en œuvre un subterfuge : entretenir sciemment la confusion entre les notions de plaisir, de bonheur et de bien-être. […] Contrairement au bonheur, qui procure l’apaisement, le plaisir est excitant. Il est donc un puissant moteur de la consommation, la félicité, non. Les peuples heureux ne passent pas leurs week-ends à arpenter les galeries marchandes ou à faire des achats en ligne. Le plaisir est de courte durée, alors que le bonheur se vit dans le long terme. C’est d’ailleurs une des questions obsédantes du 18ème siècle : Comment l’homme pourrait-il s’accorder au bonheur, à partir du moment où, comme l’écrit Jean Jacques Rousseau, celui-ci « est un état trop constant et l’homme un être trop muable pour l’un convienne à l’autre » ? [p24]
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