AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Beno1er


Cette nostalgie qui nous faisait croire que l’on était éternel, que nos idées étaient sans fin, nos belles idées devenues sans fond. Nos amitiés pour de bon jusqu’à nos adieux, si lents, que personne ne les a vu venir. A Guillaume, à François, aux autres, qui en un clin d’œil partaient déjà vivre l’âge de raison prêts à oublier nos jeux innocents à la source de nos vies, nos goûtés partagés et nos balades innombrables dans les champs de blé, à percer le réel pour entrevoir ce qui semblait être quelques histoires héroïques. Et nos amours enracinées, couronnées de baisers volés, remplies de tracs démentiels au moment de prendre une main, d’inviter une fille à danser. Le souffle coupé d’avoir trop dit de « je t’aime », trop de tout et pas assez d’essentiel, juste vivre à fond jusqu’aux changements de cap incessants. Toutes ces amours, construites sur l’éphémère, plus puissantes que les saisons et qui sont juste tombées avec le vent de novembre. Cette adolescence où les portes de l’infini se referment, où les rêves d’impossibles s’étiolent pour faire place aux pulsions ravageuses et restrictives, aux attitudes dictées par le groupe. Le temps de la normalisation lissée par le bas où l’on ne te demande plus d’être toi-même, de réfléchir pour le groupe et son bien être sous peine d’être irrémédiablement radié et de jouer en solitaire. Les mois de septembre toujours nuageux au moment de retourner en classe, les odeurs de cartable neuf, de stylos bien rangés, les cahiers vierges, bientôt remplis de leçons bien vite oubliées, cette odeur de polycopiés avec le privilège de tourner la machine. Ce prof qui impose ses règles, tout puissant perverti s’imaginant que son savoir deviendrait forcément le tien, son savoir si menu enjolivé par une autorité démesurée. Les perspectives joyeuses dans nos foyers, nos vies embourgeoisées par la convoitise de devenir quelqu’un et puis finalement n’être que ce que l’on avait pourtant détesté avant.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}