Bernard Gagnepain (II)

Bernard Naudin (1876 – 1946) acquit de son vivant une grande notoriété par ses peintures, mais surtout ses dessins et ses gravures. D’origine berrichonne, il se partagea entre sa région natale et Paris, exposant ses œuvres, collaborant à des revues et illustrant de nombreux livres. Il nous a laissé une police de caractère, et une œuvre qui le hissa parmi les plus grands, où l’on note notamment de nombreuses scènes berrichonnes, des illustrations montrant la vie des tranchées pendant la Grande Guerre, des représentations de déshérités, etc. Au terme de près de vingt ans de recherche, le musicologue et historien de la musique Bernard Gagnepain nous livre le fruit de sa passion pour le célèbre dessinateur : le catalogue raisonné des ouvrages illustrés par Bernard Naudin. La reproduction des dessins est accompagnée d’une présentation de leur auteur et d’extraits de textes commentant l’importance et la valeur de son œuvre, ainsi que de lettres de sa veuve, soucieuse d’assurer la pérennité de son héritage artistique.





C’est avec une certaine émotion que l’on découvre en introduction les efforts de Madame Naudin pour perpétuer l’oeuvre de son mari, notamment, et en vain, pour permettre l’édition de son chef d’oeuvre, l’illustration du Grand Testament de François Villon, prévue en 1914, empêchée par la guerre, et à ce jour demeurée dans les cartons. L’on se plonge ensuite avec fascination dans l’immense variété des dessins quasi toujours en noir et blanc, qui tous ont en commun l’extraordinaire capacité de l’artiste à croquer ses sujets et personnages dans ce qu’ils ont de plus essentiel et de plus révélateur. Beaucoup sont le résultat d’une fine observation, d’autres, comme ceux de son Villon, imaginés avec une vérité et une acuité qui témoignent d’une imprégnation profonde de l’oeuvre du poète. Les dessins de guerre abondent, mais aussi les illustrations de livres pour enfants et, surtout, de grands auteurs, tels Baudelaire, Flaubert, Diderot, Verhaeren, Poe, Vallès… Enfin, comme par un clin d’oeil à la profession de l’auteur, le catalogue s’achève par des dessins de musiciens, dont Beethoven.





Ce très beau recueil, réalisé dans une édition de qualité, est un hommage à un grand artiste, qui séduira aussi bien les amateurs de dessins et de gravures, que les amoureux des livres, curieux de leurs anciennes éditions et de leurs illustrations. A travers lui, et comme le souhaitait tant Madame Naudin veuve, c’est toute une part de l’esprit de Bernard Naudin qui parvient jusqu’à nous. (4/5)





Merci à Babelio et aux Editions Bouinotte de m’avoir fait découvrir cet excellent ouvrage.


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Dessins, eaux-fortes, lithographies… Peintre , dessinateur, caricaturiste, graveur, illustrateur, musicien : Bernard Naudin.

Un artiste du livre, tel que le concevait le début de l’autre siècle. L’illustration : un art du livre, un art de la presse. Le travail d’une vie.

Bernard Naudin, élève de Beaux arts de Paris, boursier de la ville de Châteauroux, sera l’observateur de son temps : «  de la souffrance et du labeur », de l’injustice et de la guerre.

Il a fallu dix neuf ans de recherche à Bernard Gagnepain pour réunir dans ce catalogue raisonné , les œuvres de Naudin.

Ce maître de la gravure aura illustré tant de livres, de livrets, d’ albums, de recueils, de brochures, de livres d’écoliers, que l’on s’étonne que son nom soit si peu cité dans le monde de l’art.

Témoin de son temps, et éclaireur. « L’assiette au beurre », «  le cri de Paris » ; Naudin, illustre, Naudin met en lumière.

On comprend en découvrant son œuvre sa filiation avec Rembrandt avec Goya, qu’il aimait tant. Rembrandt qui aimait les hommes, les sans noms, ceux que l'on nomme « gueux », les enfants, les servantes, . qui les a merveilleusement croqués, saisis, dessinés. 

Goya et ses quatre vingt cinq eaux-fortes représentant « les désastres de la guerre », ou ces "Enfants se battant pour des châtaignes". Naudin, lui, l’homme du début du 20e siècle, dénonçant la barbarie de la première guerre mondiale, l’horreur de la guerre russo-japonaise, la condition féminine, les conditions de travail des ouvriers, les bourgeois.

Regardez un de ses dessins des barricades ou des trachées de 14-18, un autre représentant les «  Apaches », un autre des gens du Cirque, un autre représentant les paysans du Berry, et vous saurez immédiatement en quoi l’oeuvre de Naudin est importante.

Son style, la rapidité de son trait. Presque un travail de reporter. Un véritable travail d’artiste.

Vous serez, j’en suis certaine, aussi admiratifs que moi lorsque vous découvrirez les remarquables gravures sur bois réalisées au canif par Bernard Naudin.

Il aura servi les causes les plus justes, illustré de très grands textes, de très grands auteurs : François Villon, E.Poe, P.Verlaine, André Suarès, Huysmans, Jules Vallès, Anatole France, Diderot, Voltaire, Verhaeren, Paul Valéry, Flaubert, Andersen…

Il aura même inventé et donné son nom à une police de caractère : Le Naudin.

Ce magnifique catalogue , résultat du grand travail du passionné Bernard Gagnepain, aux Editions la Bouinotte nous permet heureusement de découvrir ou redécouvrir l’oeuvre de Bernard Naudin, un maître du livre, témoin de son temps.



Opération masse critique mai 2021 – Éditions La Bouillotte/ Babelio.

Astrid Shriqui Garain

Très beau livre de belle qualité, les illustrations sont magnifiques et bien sélectionnées pour nous partager le parcours de Bernard Naudin. On sent toute l'envie de la veuve de Bernard Naudin de rendre immortelle l'oeuvre de l'être aimé, ce qui est touchant.



Merci à Babelio et aux Editions Bouinotte, ce n'est pas un livre que j'aurais acheté de base mais je suis à présent ravie de l'avoir dans ma bibliothèque et de connaître davantage ce dessinateur.