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Citation de collectifpolar


Avachi dans un fauteuil dans le jardin, Léonard se livrait au rituel du Partagas. Non pas un de ces barreaux de chaise prétentieux, mais un savoureux Robusto cubain dont la dégustation solitaire exigeait entre cinquante minutes et une heure de quiétude. Le cérémonial s’ouvrit par l’évaluation du moelleux de la cape : Léonard tint le cigare entre le pouce et l’index et lui imprima une série de petites rotations dans un sens puis dans l’autre, tout en humant à froid l’odeur du tabac. L’examen fut concluant. À l’aide d’un petit emporte-pièce, il procéda à la coupe franche et délicate de la tête. L’orifice pratiqué, ni trop large ni trop étriqué, devait permettre l’aspiration de la fumée avec souplesse. Puis vint la phase cruciale : l’allumage. Léonard l’accomplit, en bannissant deux hérésies qui classaient à ses yeux ceux qui y recouraient au rang d’iconoclastes : promener la flamme sous le cigare, ce qui l’asséchait inexorablement, et ficher un fragment d’allumette dans l’extrémité, pour le tenir plus facilement serré entre les dents, ce qui astreignait le fumeur à une grimace ridicule. Lui, il utilisait des allumettes un peu plus longues. Après avoir frotté la pointe de soufre sur le grattoir, il attendit que celui-ci fût entièrement consumé avant de l’approcher du cigare afin de ne pas mêler des arômes parasites à ceux du tabac, puis il porta la flamme sur le pied de façon qu’il s’empourprât en...
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