Nous avions tout ce que le cœur peut désirer. Nous avions des femmes à foison, nous avions à boire, nous avions des tempêtes qui tourbillonnaient à une vitesse de quatre-vingts nœuds. Nous n’avions besoin de rien : merci, passez votre chemin...Dans notre île, il n’y avait ni arbres ni buissons. Elle avait l’air d’une chaîne de montagnes tombée en ruines, et tout autour, les écueils râlaient dans le ressac. Mais nuit et jour il tonnait, écoute ! C’était la mer. Il ventait ; le vent criait continuellement, et quand un humain passait sur la lande, il ondoyait comme un drapeau en loques. À toute heure du jour et de la nuit, les mouettes stridaient. L’île et la mer leur appartenaient...