Séraphine par Wilhelm Uhde
Aux environs de 1912, je louai à Senlis, pour quinze francs par mois,un petit logement composé de deux pièces composé de deux pièces et d'un vestibule. (...) C'était là le repos après les luttes homériques qu'il fallait soutenir pour la peinture moderne dans le Paris d'alors. (...)
"Monsieur est de retour?" me dit-elle modestement. Elle ajoute: "Monsieur a acheté mes tableaux à l'hôtel de ville. Je ne vais plus en journée chez les autres. Je fais de la peinture, mais c'est terriblement difficile, je suis vieille et une débutante qui ne s'y connaît guère. "
Séraphine pose un doigt sur ses lèvres et tend l'oreille vers la porte. On entend des pas, puis on frappe. Comme il n'y a pas de réponse, les pas s'éloignent. Je la regarde d'un air interrogateur. "Ce sont de méchantes femmes qui viennent tous les jours m'insulter. Elles disent que ce n'est pas convenable de ma part, et que c'est de l'effronterie de faire de la peinture quand on n'est qu'une servante sans instruction" (p. 17)