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Citation de Chri


Livre Troisième – La philosophie moderne - Chapitre XXV NIETZSCHE
(...) La critique de Nietzsche sur les religions et les philosophies est entièrement dominée par des motifs moraux.
(…) Lorsqu’il fait allusion aux êtres humains ordinaires il en parle habituellement comme de « maladroits et de gâcheurs » et ne voit aucune objection à ce qu’ils souffrent si cela est nécessaire pour donner naissance à un grand homme. Par conséquent, la seule importance de la période qui va de 1789 à 1815 se résume dans la personne de Napoléon. « La Révolution rendit Napoléon possible ; c’est là sa justification. Nous devrions désirer l’écroulement anarchique de tout l’ensemble de notre civilisation si une récompense semblable devait en être le résultat. Napoléon rendit le nationalisme possible ; c’est là son excuse. ». Presque tous les grands espoirs de ce siècle, dit-il, sont dus à Napoléon.
(…)
Il est nécessaire pour les hommes supérieurs de faire la guerre aux masses et de résister aux tendances démocratiques de l’époque car, dans toutes les directions, les gens médiocres se joignent les mains pour devenir les maîtres. « Tout ce qui flatte, qui adoucit et qui porte les « individus » ou les « femmes » en avant, travaille en faveur du suffrage universel – c’est-à-dire de la domination de l’homme « inférieur ».
(…)
Il admire la puissance d’une volonté par-dessus toutes choses. « Je mesure la puissance d’une volonté », dit-il, « d’après la capacité de résistance qu’elle peut offrir et la capacité de souffrance et de torture qu’elle peut endurer et qu’elle sait tourner à son propre avantage. Je ne regarde pas le mal et la souffrance de l’existence dans un sentiment de reproche mais j’entretiens plutôt l’espoir que la vie pourrait un jour devenir plus mauvaise et plus remplie de souffrances qu’elle n’a jamais été. ». La compassion est pour lui une faiblesse qu’il faut combattre. « Le but est d’atteindre cette énorme énergie de grandeur qui peut modeler l’homme de l’avenir au moyen de la discipline et aussi au moyen de la destruction de milliers de ces « maladroits et de ces gâcheurs » et qui peut, cependant, éviter d’aller à la ruine à la vue de la souffrance ainsi créée, qui n’a jamais eu d’égale. ». Il prophétise avec joie une ère de grande guerre et l’on se demande s’il aurait été heureux, s’il avait vécu, de voir l’accomplissement de sa prophétie.
(…)
Nietzsche n’est pas un nationaliste et ne montre pas d’admiration excessive pour l’Allemagne. Il veut une race dominante, internationale, qui devra être seigneur de la terre, « une nouvelle et vaste aristocratie basée sur la discipline personnelle la plus sévère et qui par la volonté des hommes philosophiques puissants et des tyrans-artistes sera écrasée pour des centaines d’années ».
(…)
Deux applications de son éthique sont intéressantes à noter : 1/son mépris pour les femmes 2/sa critique amère du christianisme.
Il ne lasse jamais d’invectiver les femmes. Dans son livre pseudo-prophétique, « Ainsi parla Zarathoustra », il dit que les femmes ne sont pas jusqu’à présent, capable d’amitié : elles sont encore des chats ou des oiseaux, ou tout au plus des vaches. « L’homme sera entraîné pour la guerre et la femme pour la procréation des guerriers. Tout le reste est folie. ». La procréation du guerrier doit être une sorte particulière si l’on en croit son aphorisme le plus énergique à ce sujet : « Tu vas vers la femme ? N’oublie pas ton fouet ».
Il n'est toutefois pas toujours aussi cruel bien qu'il soit toujours aussi méprisant. Dans sa « Volonté pour le Pouvoir », il dit : « Nous prenons plaisir peut-être comme une créature plus fine, plus délicate, plus éthérée. Quel plaisir re rencontrer des créatures qui n'ont que danses et bêtises et colilichets dans l'esprit ! Elles ont toujours été la joie de toutes les âmes masculines profondes ». Toutefois, ces grâces ne peuvent se trouver chez les femmes qu'aussi longtemps qu'elles sont maintenues à leur placepar des hommes énergiques ; dès qu'elles possèdent un peu d'indépendance, elles deviennent intolérables. « La femme a tant de sujets pour être honteuse ; il y a en elle tant de pédanterie, de superficialité, d'habileté, de présomption mesquine, de dérèglements et d'indiscrétion cachée... qu'il est préférable de les voir contenues et dominées par la crainte de l'homme ». C'est ce qu'il dit dans son ouvrage « Audelà du Bien et du Mal » et il ajoute que nous devrions penser aux femmes comme à une propriété, comme font les orientaux. Tout ce qu'il reproche aux femmes est présenté comme une vérité évidente par elle-même...
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