A chaque séjour de Grand-Mère à Lagos, les deux vieilles dames passaient des heures ensemble, assises au soleil, à discuter de tout et de rien en yorouba, ne s'interrompant que le temps de servir les clients.
Ce sont des amies d'enfance, mais Maman Lola semble bien plus âgée ; elle est plus ridée, plus voûtée.
"Pauvre Maman Lola ! dit souvent Grand-mère. Le chagrin est entré chez elle comme un voleur. Tous ses enfants sont morts. Elle doit vendre des oranges pour survivre.p 39