Un cri Lola est une longue lettre d'amour ou un cri d'amour du jeune homme pour Lola. Pour la musique aussi. Le jazz. Principalement, A love Supreme de Jonh Coltrane et Fine and Mellow de Lester Young et Billie Holiday. Je ne suis pas connaisseur de jazz, mais forcément lorsque c'est proposé si gentiment, j'écoute, et donc, en écrivant cet article, j'ai dans les oreilles Billie Holiday et Lester Young en attendant John Coltrane à la suite. Me voici donc dans de bonnes conditions pour écrire.
Auguste Bonel signe ici son premier roman, il avait auparavant publié des poèmes. Et cela se ressent dans son écriture, pas toujours aisée à suivre, mais toujours belle. A l'instar du poète James Noël haïtien, comme lui, et édité chez Vents d'ailleurs, comme lui, A. Bonel fait appel à des images sensuelles, d'autres violentes, dures et crues et d'autres au contraire douces et légères. Il parle de son amour pour Lola mais aussi des images de corps déchiquetés, d'êtres amputés suite aux séismes qui ont ravagé Haïti. Il parle de son corps et de celui de Lola qu'il désire. Les digressions ne sont pas toujours faciles, mais à chaque fois, l'auteur en sort et reprend au passage les lecteurs qu'il a pu perdre pendant quelques lignes et moi qui me suis perdu plus d'une fois, j'ai toujours eu grand plaisir à reprendre un fil littéraire plus linéaire. Pour finir, je voudrais citer un extrait de la déclaration d'amour pour Lola que le jeune homme garde en lui, une sorte de non-déclaration, comme dirait Brassens. Un beau texte qui demande de l'attention, mais qui, gros avantage, est court, 63 pages qui sauront vous retenir, plus efficacement que le narrateur ne retient Lola.
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