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Citation de Charybde2


À dix ans, Papageno trouvait chez Nadja toutes les femmes, car elle était toutes les femmes. Il trouvait sa mère et son amie. Lui aussi croyait à l’amitié éternelle, à l’amour. Il se mit à haïr le frère Dieu ; haïr celui qui emprisonnait le cœur de Nadja. Alors Papageno se rapprocha de Nadja. Il était devenu le double de son frère, il essayait de chanter comme lui, il prenait ses poses, il empruntait ses mots ; Papageno demanda à Nadja.
Regarde, tu en penses quoi ?
Nadja regardait ce petit homme se mesurer à Dieu. Elle voulait demander à Papageno de ne pas trop s’approcher du ciel. Nadja voulait prévenir Papageno de la folie. Elle savait pour la mère. Alors elle essayait de rester auprès de lui, elle ne voulait pas l’abandonner, elle disait.
Mon petit Papageno, que fais-tu ? Que fais-tu de toi ?
Mais Papageno continuait d’imiter le petit Dieu ; chaque jour, il s’approchait du ciel, chaque jour il s’approchait de la folie. Nadja regardait le petit homme, elle pensait à son père, elle se dit que Dieu avait déjà fait beaucoup de mal, qu’il pourrait s’arrêter là.
Alors elle prit Papageno dans ses bras.
Papageno, arrête, ne fais pas ça.
Papageno se mit à pleurer pour la première fois face à une autre femme que sa mère. Alors Nadja le serra très fort dans ses bras.
Papageno, je suis là.
Papageno se sentit rejoindre le ciel tout en restant petit homme. Il voulut que le temps s’arrêtât.
Papageno, je suis là.
Papageno entendait la douce voix de Nadja. Une voix venue de loin, une voix qui avait traversé le monde depuis la ville de Haz.
La voix de Nadja portait tous les mots écrits sur les colonnes, toutes les peintures sur les murs, toutes les mosaïques.
La voix de Nadja était la peur dans le regard du père, l’alphabet entier pour dire la peur.
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