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Citation de missmolko1


— Nous pourrions annoncer nos fiançailles demain, dit-il tout à coup. De cette manière, j'aurais enfin l'occasion de vous apprendre comment embrasser un homme.
— Vous pourriez m'apprendre bien d'autres choses, s'entendit murmurer Francesca.
Il sursauta.
— Quelles autres choses ?
Elle se dit qu'elle devait tenter sa chance. Le désir commençait à la ronger. Elle lui sourit, ou plus exactement elle essaya, mais son sourire ressembla à une grimace et, redoutant d'être repoussée, elle se risqua cependant à s'asseoir sur ses genoux.
— Que faites-vous ?
Francesca ne répondit rien. Elle croisa son regard, y vit de l'amusement et détourna aussitôt la tête. Comment osait-il se moquer d'elle ? Mais il n'allait pas rire longtemps !
Elle approcha une main de son col de chemise.
— Que faites-vous, Francesca? répéta-t-il. Elle commença de défaire sa cravate. Hart lui saisit le poignet.
— Je vous ai posé une question.
— Vous voyez bien ! Je défais votre cravate. Et ensuite, je déboutonnerai votre chemise.
— Vraiment ? fit-il, et il semblait se retenir d'éclater de rire. Tenteriez-vous de me séduire, Francesca ?
— Oui!
Il éclata de rire pour de bon.
Francesca le gifla, pas vraiment méchamment.
Il s'empara de sa main... et la baisa.
Elle crut qu'elle allait mourir de désir pour lui.
Hart la repoussa gentiment.
— Francesca, je vous ai déjà expliqué à plusieurs reprises que j'entendais me conduire avec vous en parfait gentleman. Lorsque nous serons officiellement fiancés, un baiser ou deux seront possibles, mais pas plus. Le reste, après le mariage.
— Hart ! Ce n'est pas gentil ! Vous savez bien que je ne veux pas me fiancer, et encore moins me marier.
— Je ne changerai pas d'avis, Francesca. Le seul moyen, pour vous, d'obtenir mes faveurs est de m'épouser.
Elle était furieuse. Et en même temps, sur le point de capituler.
— Si un regard pouvait tuer, je serais déjà raide mort, ironisa-t-il.
Francesca se rappela comment il s'était conduit sans cérémonie avec Daisy.
— Je veux devenir votre maîtresse, Calder.
— Il n'en est pas question.
— Je suis sérieuse. Faites de moi votre maîtresse, mettez-moi dans votre lit mais, de grâce, renoncez à cette stupide idée de mariage !
Il éclata à nouveau de rire. Francesca enrageait de le voir s'amuser à ses dépens.
— Pourtant, vous me désirez, vous aussi !
— C'est vrai, admit-il. Mais pas de manière sordide. Je ne veux pas me servir de vous, Francesca.
— Alors, ça voudrait dire que vous vous servez de Daisy? Que votre relation avec elle est sordide?
— Évidemment! Je la paie, Francesca.
La jeune femme demeurait obsédée par le spectacle de cet après-midi.
— Je vous ai vu ! S’exclama-t-elle soudain. Je vous ai vu lui faire l'amour!
Il parut ne pas comprendre.
— Je vous demande pardon ?
— Cet après-midi, j’étais chez elle. Je l'ai vue vous séduire. Je vous ai vu vous déshabiller. J'ai vu...
Hart lui agrippa le bras.
— Vous m'avez espionné avec ma maîtresse ? La coupa-t-il d'une voix étrangement calme, et donc forcément dangereuse.
Francesca resta un instant la bouche ouverte, avant de la refermer, comprenant qu'il était inutile d'en rajouter.
— Daisy était-elle au courant? S’enquit-il.
Était-il outré ? Furieux ? Ou au contraire amusé ?
Francesca, pour l'instant, était incapable de le savoir.
— Non ! Daisy l'ignorait ! S’empressa-t-elle de répondre.
Elle regrettait, à présent, de ne pas avoir su tenir sa langue.
— J'étais venue lui rendre visite, expliqua-t-elle. Vous êtes arrivé sur ces entrefaites. Comme je ne voulais pas que vous sachiez que j'étais là, Daisy m'a cachée dans le salon mitoyen. J'étais supposée m'éclipser discrètement, mais la curiosité a été la plus forte. J'ai entrouvert la porte et j'ai... j'ai tout vu.
Un silence terrifiant emplit soudain l'habitacle.
Mon Dieu ! Qu'ai-je fait ? se demanda Francesca. Pourquoi lui avait-elle tout raconté? Comment allait-il réagir, à présent ?
Mettrait-il fin à leur relation ? En tout cas, si elle était à sa place, elle serait positivement furieuse.
— Je m'excuse, murmura-t-elle finalement pour tenter de rompre le silence.
— Vous avez le don de regretter vos actes lorsqu'il est trop tard, lâcha-t-il froidement.
— Ce n'est quand même pas la fin du monde...
Elle aurait voulu ajouter qu'elle avait vécu là le moment le plus excitant de son existence mais, tout bien pesé, elle préféra s'abstenir de cette précision.
— Non, en effet. Ce n'est pas la fin du monde.
— M'auriez-vous laissée regarder, si je vous en avais demandé la permission ?
— Non.
Aïe ! Songea Francesca.
— Êtes-vous fâché, Calder? Vous cachez si bien vos sentiments que je n'arrive pas à le savoir.
Il hésita à répondre, comme s'il prenait le temps de choisir ses mots.
— Je suis irrité, dit-il. Puis, après un autre silence :
— Avez-vous passé un bon moment, au moins ?
Francesca se sentit rougir.
— Non, bien sûr !
Il sourit et c'était son premier sourire depuis tout à l'heure.
— Petite menteuse.
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