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Citation de missmolko1


— Chut, la coupa-t-il en posant un doigt sur ses lèvres. Je ne vous demande pas de changer, chérie.
Francesca resta figée sur place. Elle se sentait incapable du moindre mouvement, de la moindre réaction.
Leurs regards s'accrochèrent. La tension, entre eux, était à son comble. Puis Hart se pencha doucement vers la jeune femme.
Elle se persuada que, cette fois, ça y était: il allait enfin l'embrasser.
Mais elle lut, dans ses yeux, la bataille intérieure qu'il livrait. Comprenant qu'il allait encore se dérober, elle décida de passer à l'action.
Elle approcha délibérément ses lèvres des siennes. Il ne bougea pas.
Leurs lèvres se frôlèrent un moment. Puis, soudain, Hart se décida finalement à l'embrasser.
Le coeur de Francesca battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle insinua les mains sous sa veste de smoking. Touchant son torse, elle put sentir la dureté de ses muscles à travers l'étoffe de la chemise, mais aussi les battements de son coeur.
Elle comprit que leur désir était à l'unisson.
Le baiser de Hart se faisait de plus en plus exigeant, impérieux. Chavirée par sa virilité, Francesca laissa échapper un gémissement de pur plaisir.
Mais tout à coup, il se recula.
Hébétée, haletante, elle voulut lui crier de continuer. Aucun son ne sortit de sa gorge.
Il la regardait avec une intensité qui la stupéfia. Jamais personne ne l'avait encore regardée ainsi. Elle devina que le jour où il la posséderait, il aurait ce même regard, sûr de lui, dominateur, comme un guerrier venant, cueillir le fruit de sa victoire.
— Je ne renoncerai pas à mes bonnes résolutions, lâcha-t-il.
— Ce n'est pas juste... protesta-t-elle.
— La vie n'est jamais juste.
Elle ferma les yeux pour se retenir de pleurer.
— Il n'est pas question que je vous déshonore, Francesca. Ni que je vous traite comme Rick l'a fait. Ce qui vient de se passer entre nous ne se reproduira plus.
— Non ! Se récria-t-elle.
Et c'était un cri du coeur, qui lui avait échappé instinctivement.
Elle lui saisit le bras, mais elle n'aurait su dire ce qu'elle souhaitait vraiment: l'entraîner derrière une porte et lui arracher ses vêtements, ou fuir pour ne jamais le revoir.
— On peut me reprocher beaucoup de choses, Francesca, mais pas de ne pas tenir parole.
— Pourtant, vous avez envie de moi, lui opposa la jeune femme, qui se sentait pathétique.
Il s'esclaffa méchamment.
— Oui. Mais je vous posséderai dans les règles. Ou pas du tout.
Elle renonça à insister, car elle savait qu'il ne changerait pas d'avis.
— Mais je ne peux pas vous épouser... répliqua-t-elle en s'effondrant contre le mur.
Comme il ne répondit pas tout de suite, elle tourna la tête et constata qu'il la regardait fixement. Cela suffit à raviver aussitôt son désir.
— Je comprends ce que vous ressentez, dit-il.
— Non, vous ne comprenez pas. Parce que vous pouvez toujours courir vous consoler dans les bras de Daisy. Mais moi, je n'ai nulle part où aller.
Il esquissa un sourire.
— Me feriez-vous un caprice ?
— Je ne suis pas une enfant gâtée qui marche aux caprices ! protesta Francesca, ulcérée.
— Chut ! dit-il en l'attirant de nouveau contre lui, lui faisant du même coup constater, au niveau de ses hanches, que l'intensité de son désir était intacte. Sinon, toute ma famille va vous entendre crier que vous voulez coucher avec moi.
Francesca était trop pressée contre son torse pour pouvoir lui assener une gifle. Et puis, à quoi bon réagir? Elle devait bien s'avouer qu'elle aimait éprouver ainsi sa force. Elle ferma les yeux, et aussitôt des images indécentes lui vinrent à l'esprit.
Hart, nu et dominateur. Elle-même, tout aussi nue et soumise...
— On jurerait, murmura-t-elle, que vous cherchez à me plier à votre volonté.
Il ne répondit pas.
Francesca réalisa alors qu'elle avait vu juste. C'était bien son plan : la torturer, jusqu'à ce qu'elle capitule et se donne totalement à lui. Force était de reconnaître que c'était un plan très habile.
Elle s'arracha à son étreinte.
Il ne souriait plus, à présent. Il la regardait comme s'ils étaient deux adversaires, comme s'il attendait de savoir où elle allait frapper.
— C'est donc là votre intention, n'est-ce pas ? Me rendre folle de désir pour vous, jusqu'à ce que je vous accorde ce que vous convoitez? demanda-t-elle.
Il y eut un long silence, avant qu'il ne lâche:
— C'est vous qui m'avez embrassé, Francesca.
— Non ! Vous m'avez tendu un piège ! En fait, vous vous comportez avec moi comme avec les autres femmes. La seule différence, c'est que vous ne cherchiez qu'à les mettre dans votre lit, alors qu'avec moi, vous souhaitez me réduire à l'esclavage du mariage !
Il se raidit. Elle comprit, à son regard, qu'elle était allée trop loin.
— Je n'ai nullement l'intention de faire de vous une esclave, ma chère.
— Je n'ai pas dit cela, murmura-t-elle, tentant de se rétracter.
— Vous l'avez dit. Et comme vous êtes une femme passionnée, vous parlez toujours selon votre coeur. Bonne soirée, Francesca.
Il s'éloigna.
— Et vous, vous fuyez toujours en cas de conflit ! cria-t-elle.
Si elle avait eu un objet quelconque dans la main, elle le lui aurait lancé à la tête.
Il se retourna.
— Parce que vous avez le don de me provoquer, et que je ne me fais pas confiance, répliqua-t-il, revenant soudain vers elle.
Francesca se recula contre le mur.
— Je suis très tenté de succomber à votre désir, ajouta-t-il. Et vous savez quoi ?
Elle redoutait la suite - avec raison.
— Je suis convaincu que si je vous faisais l'amour cette nuit, demain matin vous me supplieriez de vous épouser.
La jeune femme en resta muette de saisissement.
— Et cela me simplifierait beaucoup les choses, après tout, enchaîna-t-il. Mais je préfère suivre le chemin le plus difficile, même si vous refusez de me croire.
Elle ne répondit pas, car il n'y avait rien à répondre.
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