Brigitte Feuillet-Liger

Si la religion dépend principalement du domaine de l’intime et donc de l’invisible, car elle repose généralement sur la relation des humains avec un Dieu, elle relève aussi, par les rites ou comportements qu’elle impose, du rapport à l’autre et de l’ordre du visible. En effet, les religions dictent ce qu’il faut croire, mais aussi ce qu’il faut faire pour manifester cette croyance, que ce soit dans la sphère privée ou dans le domaine public.

À ce titre, les religions intéressent le droit qui garantit les libertés des personnes, dont la liberté religieuse, mais qui fixe aussi des limites à ces libertés pour assurer le « vivre-ensemble » au sein de la société. À partir du moment où la religion attend des fidèles qu’ils manifestent leur croyance, le droit a son mot à dire sur la conformité à l’ordre public de ces agissements, l’ordre public assurant la protection de tous.