Il était ahurissant d’observer la vie quotidienne continuer au milieu d’un paysage aussi dévasté. Voir le laitier enjamber des piles de gravats pour livrer son lait dans les maisons restées debout. Emprunter une rue que j’avais remontée deux jours auparavant et me trouver nez à nez avec un trou si profond que j’avais l’impression que j’allais voir le centre de la terre. Le spectacle le plus perturbant était peut-être celui des quelques bambins demeurés à Londres qui sautillaient dans cette nouvelle aire de jeux en béton et se fabriquaient des jouets à partir des reliques de quelque disparu.