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Citation de Erik35


Mais ma pensée ne s'arrêtait pas là. Elle allait de l'avant comme un voyageur obstiné qui veut défier la nuit et la tempête de neige? Elle arrivait jusqu'au point où l'on pouvait distinguer une ressemblance de destin entre les forçats et nous. Nous accomplissions le même travail, dans les mêmes lieux, nous dormions sur des paillasses fétides dans des dortoirs semblables aux leurs. Entre nos horaires de travail et les leurs il y avait une grande similitude. Nous aussi nous étions loin de notre famille, de notre terre, et nous étions ici comme des étrangers exilés et égarés. Nous n'avions même pas le réconfort d'entendre notre langue, mais nous étions tombés dans une confusion babélique de langages. Nous aussi avions sur le chantier des soldats armés de fusils qui en apparence avaient le devoir de nous protéger des bêtes sauvages de la taïga, mais en réalité celui de nous surveiller et de nous contraindre dans une discipline de fer.
Nous n'avions pas été déportés par la police ni par les Cosaques, mais par les vents mystérieux de la vie, qui soufflent furieusement dans toutes les directions possibles, et projettent les hommes à l'aventure, pareils à des herbes sèches de la steppe. Je m'efforçais d'enfermer cette pensée dans un lieu secret de mon esprit.
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