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Critiques de Carlos Portela (40)
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Contrition

En Floride, les délits sexuels ont augmenté, notamment la pédocriminalité. Dans ce sens, pour protéger la population, une nouvelle loi a été promulguée, interdisant à toute personne condamnée pour certains délits sexuels de vivre à moins de 1000 pieds d'une école, d'une crèche, d'un parc ou d'une cour de récréation. Ces délinquants sexuels enregistrés en Floride ont-ils alors du mal à trouver un logement. C'est ainsi que le quartier de Contrition, dans le comté de Palm Beach, regroupe-t-il tous ces ex-condamnés. C'est ici que vit, notamment, Christian Novak. Vivait plus précisément puisque celui-ci vient de trouver la mort dans l'incendie de sa maison, le 17 mars 2008. Marcia, journaliste au Palm Beach Sun, se rend aussitôt sur les lieux mais, apparemment, l'homme se serait endormi alors qu'il fumait une cigarette. Une thèse bien vite rejetée dès lors que les pompiers, dépêchés sur place, l'informent que tout porte à croire que l'incendie ne soit pas d'origine accidentelle. Si Marcia est autorisée, par son chef, à écrire un article, ceci est loin de plaire au shérif du comté. L'affaire se complique lorsque les résultats de l'autopsie tombent. En effet, le corps calciné ne correspond pas à celui de Christian Novak mais à Olaf Gordon, décédé un mois avant l'incendie...



Si un meurtre déguisé en suicide dans ce quartier pour délinquants sexuels n'est en aucun cas la priorité de la police locale, la journaliste, Marcia, décide de mener elle-même sa propre enquête, au grand dam de son chef et de son mari. Surtout que de multiples questions viennent alors à se poser : où est passé Novak ? Où peut-il se cacher puisqu'il est fiché ? A-t-il agi seul ou l'a-t-on aidé ? Alternant passé et présent, Carlos Portela signe un album d'une noirceur absolue mais passionnant et sans l'once de violence. À coups de dialogues bien menés, de révélations surprenantes, de personnages qui, peu à peu, se dévoilent, cet album interroge sur les notions de culpabilité, de pardon, de repentir, de vengeance... Ces délinquants sexuels sont-ils capables de s'amender ? Ont-ils, en ce sens, envie de se soigner ? Tout un tas de questions qu'aborde l'auteur, tout en subtilité et intelligence. L'enquête, menée par Marcia, se révèle tout aussi captivante. Et c'est dans une ambiance lourde, pesante, parfois dérangeante, que l'on découvre ses avancées mais aussi, et surtout, le passé de Novak. Une ambiance parfaitement rendue par ces planches profondément noires, quasi obscures pour certaines, qui renforcent ce sentiment de malaise et de suspense.

Un album intense, fort et original, sur le fond comme sur la forme..
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Contrition

En Floride, la loi interdit aux délinquants sexuels de vivre à moins de 300 mètres d'un endroit où des enfants jouent ou étudient, autant dire qu'il n'est pas simple de se loger dans ces conditions.

C'est pourquoi des quartiers spéciaux ont été créés afin d'y loger les ex-délinquants sexuels, après leur sortie de prison, cela rassure la population et pour eux, c'est aussi une façon de pouvoir vivre plus sereinement, du moins en théorie.

C'est justement dans le quartier de Contrition qu'est retrouvé le corps carbonisé de Christian Novak, qui se serait endormi avec une cigarette à la main.

Une enquête va être menée et une journaliste va s'intéresser à la vie de ces hommes, tous des délinquants sexuels, au sein de ces quartiers très particuliers.

J'ai beaucoup aimé le fait que l'auteur ne prend pas partie dans ce débat, mais montre la réalité des faits, et c'est alors qu'on peut se poser la question de savoir si un traitement est possible, si une deuxième chance peut ou non être accordée à ces hommes qui sont attirés par des enfants et si une vie digne est possible pour eux après la prison.

Les dessins en noir et blanc sont très sombres, à l'image du thème abordé.
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Contrition

2008

Contrition village (Floride - Etats Unis)

La ville de Contrition n'est habitée que par des délinquants sexuels. La loi les oblige à demeurer à plus de 1000 pieds d'un endroit où vivent et étudient des enfants.

Christian Nowak est de ceux-là.

Un incendie dans sa maison le trouve carbonisé. Il s'est immolé par le feu.

Une journaliste lassée des chiens écrasés enquête sur ce suicide.



Outre le scénario de Portela qui fait de cet album un thriller à rebondissements d'excellente facture, le dessin et le noir et blanc en font une oeuvre particulièrement originale.

Le scénariste ne prend jamais partie, ni ne juge, dans la délinquance de Nowak, il raconte une histoire et y croise les destins comme un témoin qui ne connaitrait pas les causes et les raisons de cette peine.

Les personnages, dont le pasteur, lui-même délinquant sexuel, sont fort bien campés à quelque niveau de l'histoire que ce soit.

Le noir et blanc participe à la noirceur de cette histoire extrêmement sombre et irrespirable. Certaines scènes sont difficilement supportables.

Une réussite.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Contrition

Club N°52 : BD sélectionnée

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Un thriller bien ficelé dans une communauté de pédocriminels.



Ambiance très noire et réussie, pour un sujet très sensible.



Mörx

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Un album très noir sur un sujet difficile.



Une réussite !



Clément

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Un homme, anciennement condamné pour pédophilie, est retrouvé brulé dans la ville de Contrition, lieu où vivent de nombreux condamnés identiques qui sont selon la loi de Floride interdit de vivre à moins de 300 mètres d'une école, d'un parc, d'un air de jeu… soit à peu près partout.



Une journaliste de la ville voisine commence son enquête pour comprendre ce qu'il s'est passé.



A travers une construction non chronologique, suivant plusieurs des personnages principaux, Portela et Keko livre une BD très sombre aussi bien dans les thèmes que dans les visuels.



Intéressant pour la réflexion sur le traitement judiciaire que les États-Unis réservent à ces condamnes, et un polar qui plonge dans la réflexion sur la frontière entre l'attrition et la contrition.



Belle découverte.



Greg

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Très bonne BD d'enquête au sein d'une communauté de pédocriminels.



Noir à la fois sur le fond et sur la forme, découpage intelligent, personnages fouillés, une excellente BD dans ce genre.



Gilles

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Contrition

Le dessin est en noir et blanc, le noir prédomine, les ombres sont traitées en hâchures, sans nuances de gris, et le style est réaliste, comme travaillé d’après photo. C’est un polar assez sordide, dans les milieux de la pédocriminalité, une affaire de disparition masquée par un incendie, ça se passe à Contrition, dans une bourgade désœuvrée de Louisiane qui porte bien son nom.

L’histoire est bien ficelée, il y a du suspense, des surprises, mais le ton et le style sont trop cinématographiques. Il y a un mort, un pédophile disparu, une enquête menée par un journaliste, une histoire de vengeance, mais personnellement, ce genre d’histoires ne me passionne pas, ici, ça pourrait être un téléfilm et ça serait la même chose.

C’est une lecture que j’ai trouvé sans relief, sans attrait particulier, bref, ce n’est pas mon truc.
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Contrition

J'ai vraiment apprécié ce roman graphique qui a pour thème central une communauté de pédophiles et pédocriminels qui, pour répondre à leurs conditions de libérations, se retrouvent contraints de vivre dans une sorte de ghetto.

Le polar est sympathique et atypique, les personnages sont intéressants et bien rendus et le dessin est vraiment un des gros plus de cette BD.

Il m'a fait penser à de la linogravure, avec un trait épais et un rendu très expressif.

Cette histoire, par son fond, sa narration et sa structure n'a rien à envier à des série de polar noir.

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Contrition

Contrition Village, dans le comté de Palm Beach en Floride, n’est pas exactement un lieu de résidence comme les autres puisqu’il accueille des prédateurs sexuels qui, sans ce refuge sous haute surveillance, seraient voués à la rue ou logés dans des endroits sordides. En effet, la législation de l’État de Floride interdit aux délinquants sexuels pédophiles, ayant purgé leur peine, de vivre à moins de 300 mètres d’une école, d’un parc ou d’une aire de jeux. Contrition Village est présenté comme une cité autrefois occupée par des ouvriers du coton, cependant un lieu similaire, le Village des miracles, existe dans cet État, occupant les infrastructures construites dans les années 1960 pour des saisonniers travaillant à la récolte de la canne à sucre.

Une nuit, un bungalow prend feu et l’incendie entraîne la mort de son locataire. Ce fait divers intrigue la jeune journaliste Marcia Harris, pigiste au Palm Beach Sun. Accident domestique, suicide, meurtre, comment qualifier le décès de Christian Nowak ? Le shérif montre peu d’empressement à éclaircir les circonstances de cette affaire et elle parvient à convaincre son patron de publier un article sur le sujet. Du coup, une autopsie est pratiquée et le cadavre découvert dans la maison est celui d’un autre résident de Contrition, décédé plusieurs mois auparavant. Une seule idée taraude Marcia : qu’est devenu Nowak ? Elle se lance alors dans une enquête de longue haleine.

Les talents de scénariste de Carlos Portela font de cette histoire noire un récit haletant de bout en bout. Loin de choisir une construction linéaire, les six chapitres se jouent parfois de la chronologie pour suivre les personnages dans leurs interrogations, leurs doutes, leur passé, voire dans leur détermination à accomplir leurs desseins.

Le trait chargé d’encre de Keko donne une touche presque visqueuse au graphisme et rend palpable l’atmosphère chargée de rancœur, de culpabilité et de désespoir glauque de Contrition Village.

Je ne dévoilerai rien de la chute de ce roman graphique magistral qui ne surprendra pas les spectateurs d’El secreto de sus ojos, Dans ses yeux, film de 2009, réalisé par Juan José Campanella et tiré du livre d’Eduardo Sacheri.

Une œuvre forte, dérangeante où, cependant, tout voyeurisme ou trash facile est banni.
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Contrition

Attention chef d'oeuvre de la bande-dessinée...ça faisait longtemps que je n'avais pas prit une telle claque, depuis peut-être "Ici même" de Tardi et Forest..d'ailleurs même noirceur. A Contrition Village, les délinquants sexuels vivent dans une sorte de prison à ciel ouvert, chacun dans son petit meublé. Christian Nowak, un de ces délinquants serait retrouvé mort, brûlé vif, mais après autopsie, ce n 'est pas lui, c'est le corp d'Olaf Gordon, décédé un mois avant. "Qu'est alors devenu Christian Nowak?" "Où se trouve t'il?" Marcia, une journaliste locale se lance alors elle-même dans une enquête pour tenter d'élucider l'énigme...un chef d'oeuvre!!!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Contrition

Contrition est une bourgade située dans le comté de Palm Beach et qui porte bien son nom... ou pas. La population y est majoritairement composée de délinquants sexuels. Aux USA, les délinquants sexuels sont déclarés Sexual Predators, marqués à vie, même après avoir purgé leur peine de prison, ils doivent se signaler, et prévenir leur voisinage, apposer une pancarte devant chez eux et ne pas approcher à moins de 1000 pieds d'enfants. Ne parlons pas de trouver un travail.



A Contrition, il y a Nowak, convaincu de détention d'images pédopornographiques et exilé dans un petit pavillon de banlieue où il vit de la charité du révérend. Personne ne donnerait du travail à Nowak. Mais il se fait quand même un ami. Tomasson, venu de son plein gré à Contrition.



Mais un jour, Nowak est retrouvé mort, carbonisé dans sa villa. Meurtre, suicide, négligence... La police n'a que l'embarras du choix, mais en fait enquêter sur la mort d'un pédophile, ce n'est pas vraiment un truc urgent ou essentiel. Sauf pour Marcia Harris, journaliste dans la feuille de chou locale. Elle flaire le sujet porteur. Surtout quand on découvre que le corps carbonisé n'est pas celui de Nowak mais celui de Gordon, mort quelques semaines auparavant.



Fuite, enlèvement, vengeance, de nouveau la police n'a que l'embarras du choix, mais ne se presse pas non plus. Affaire classée. Et au journal de Marcia, même son de cloche.



Sans prendre réellement parti, Carlos Portera et Keko livrent un roman noir qui va voir l'affrontement de Nowak et de Tomasson (dont ce n'est pas le vrai nom), tour à tour alliés et ennemis. Tous les éléments de la pédophilie sont passés à la moulinette. Responsabilité, peine purgée, culpabilité, oubli, rémission, pardon, pulsions, enfance maltraitée, etc. On a même un couplet sur Abu Ghraïb et les exactions de l'armée en Irak.



Le sujet est très bien traité. Les auteurs présentent les faits, et laissent le lecteur se faire son opinion... façon "moi, j'aurais fait ci ou ça...". C'est sans doute la meilleure manière de traiter ce genre de situation. Pour ce qui est du dessin, il fait le travail, clairement, mais le noir et blanc surchargé est parfois indigeste. Cela a le mérite de poser le décor et d'imposer l'atmosphère. J'ai eu souvent l'impression que l'on avait des photos retouchées en dessins, sur lesquelles Keko venait dessiner les personnages. C'est un style.
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Contrition

Contrition est un ghetto de pédocriminels, violeurs et harceleurs qui purgent leur peine dans une prison à ciel ouvert et cherchent le repentir auprès de Dieu. Une mort étrange n'y passe pas inaperçue. La journaliste Marcia Harris, habituée à des sujets moins mystérieux, s'empare de l'enquête.



Christian Nowak, prédateur sexuel, est retrouvé immolé chez lui. Un accident qui n'intéresse personne jusqu'à qu'un flic s'étonne de l'apparence bien trop parfaite de l'incendie. Marcia flaire le mystère et y voit l'occasion de sortir de sa routine quotidienne.



Le scénariste Carlos Portela s'inspire de la réalité américaine du village de Miracle en Floride où sont assignés à résidence des délinquants sexuels. Il nous livre un récit noir suffocant et dévoile la face sombre d'une Amérique puritaine qui préfère mettre ses saletés sous le tapis. La narration chorale en 6 chapitres permet de suivre l'intrigue sous différents angles qui se croisent sans se voir jusqu'à boucler la boucle.



Keko (la trilogie Moi assassin, Moi menteur, Moi fou) trouve ici le terrain idéal pour son trait noir et ses ambiances oppressantes. Certaines cases en 16/9ème offrent des plans silencieux et efficaces dignes d'une bonne série sur HBO. La narration habile permet aussi d'insérer des détails qui prennent sens au fur et à mesure du récit...



"Contrition" est un album noir et intense, un thriller intelligent aux multiples questions sous-jacentes autour de la nature humaine. Si tu n'as pas peur de plonger dans "The evil inside us", fonce lire Contrition !
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Contrition

Pour commencer, j'adresse un grand merci à Babelio et aux éditions Denoël qui m'ont permis de découvrir cette bande-dessinée qui aborde le très lourd sujet de la pédocriminalité.



Contrition est une ville dans laquelle vivent des pédocriminels. Un jour, l'un d'eux est retrouvé mort et ce qui s'apparentait à un suicide se révèle être un meurtre. Par qui ? Pourquoi ? Marcia, journaliste, compte bien trouver les réponses à ces questions.



J'ai beaucoup aimé cette BD qui nous donne énormément de matière à méditer notamment sur les questions de la réinsertion sociale, des dangers d'internet ainsi que les notions de vengeance et du pardon.



Une phrase a particulièrement piqué mon attention : "Faire de mauvaises choses ne fait pas nécessairement de vous une mauvaise personne."

Ce qui nous emmène à un autre débat. Ces responsables de crimes atroces contre des enfants sont des personnes malades. Leurs cerveaux ne fonctionnent pas comme les nôtres et, personnellement, je ne pense pas qu'une simple peine de prison soit appropriée. Ces personnes doivent être soignées. Beaucoup de criminels sont gentils quand leurs pulsions ne les contrôlent pas et certains dans les cas les plus extrêmes, lucides qu'ils ne réussiront jamais à dompter leurs pulsions, se suicident, sachant qu'ils seront toujours une menace pour nous autres. Attention, je ne cautionne en rien leurs actes. Les cas d'Amanda Todd et d'autres ados s'étant ôté la vie après avoir été abusé/es par un inconnu pervers en ligne me brisent le coeur. Bref, je m’égare un peu mais preuve en est que les thèmes abordés dans cette histoire nous poussent à réfléchir et à nous positionner.



Les illustrations très sombres m’ont donné l’impression de m’envelopper avant de m’avaler pour me recracher dans cet univers glauque où les chefs des forces de l’ordre ne valent pas forcément mieux que les criminels, cet univers dans lequel aucun personnage n’est heureux ni ne semble trouver la paix. Un petit monde dans lequel on est coincé, où les lendemains ne sont jamais meilleurs.



J’ai également aimé les pages sans narration qui nous permettent de nous arrêter plus longuement sur les détails et absorber les sensations d’étouffement et/ou de désespoir des personnages.



Enfin, si le dénouement de l’histoire se devine assez facilement, les émotions sont là.

Ce fut une très bonne lecture et remercie une nouvelle fois Babelio et les éditions Denoël pour cette découverte.

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Contrition

Excellent thriller américain d'une incroyable noirceur.

Traité avec pudeur et sans violence, le sujet du délit sexuel est le thème de ce graphique.

La colorisation noire et blanche nous plonge dans l'âme des protagonistes avec efficacité. Une obscurité maîtrisée qui participe à l'ambiance malsaine de cette histoire et nous tient en haleine jusqu'à la résolution de cette énigme.

Une narration ciselée qui sans aucun artifice fait appel à notre représentation, à notre moralité, ce qui crée la noirceur de ce récit.

Un scénario bien amené avec un travail sur la profondeur des personnages.

Le sujet, si difficile soit-il, est traité avec intelligence, sans jugement, amenant à la réflexion.

Une réussite tant sur le fond que dans la forme !

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Contrition

Dans le comté de Palm Beach, la mal-nommée bourgade de Contrition, abrite des pédo-criminels sortis de prison car en Floride, les ex-prisonniers n’ont pas le droit de vivre à moins de 300 mètres d’une école, d’une crèche, d’un parc ou d'une cours de récréation. Alors ils se regroupent dans cet endroit désolé de l’Amérique profonde, sorte de ghetto retiré au milieu de champs de cannes à sucre pour déviants sexuels que l’on imagine en rédemption.



Une journaliste locale dont le cercle familial se délite sous nos yeux, Maria Harris, décide de mener l'enquête sur un meurtre maquillé en suicide par immolation alors que pour la police, enquêter sur la mort d’un pédophile n’est pas une priorité. Si les rebondissements du scénario peuvent apparaitre par moment abscons, ils contribuent à maintenir une torpeur glauque tout au long du récit.



La noirceur de ce scenario poisseux à travers une histoire de vengeance, une atmosphère oppressante, trouvent echo dans un dessin charbonneux à la texture ténébreuse. Cette Amérique déglinguée y apparait d’une tristesse abyssale, n’offrant qu’une solitude angoissante à des protagonistes amochés qui trainent leur langueur sous les porches de leur pavillon en bois. L’individualisme le dispute à la violence sociale.

Le noir s’insinue partout. La gravité et l’angoisse sont sur tous les visages.

Une lecture névrotique.
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Les Hérésiaques, tome 1 : L'Ame creuse

Il est vrai que cette histoire commence très fort mais pour se perdre finalement dans la banalité d'une énième quête.



Le dessin est très étrange à l'image de cette série. Personnellement, j'ai pas aimé cette imprécision du trait graphique. Les visages des différents personnages sont presque hideux avec des scènes d'action totalement figées. Encore une fois, j'ai senti beaucoup de potentialité notamment dans la description de cette civilisation précolombienne mais c'est assez mal exploité.



Par ailleurs, un délai d'attente de 5 ans entre les deux tomes n'incite pas à l'achat de cette série.
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Contrition

Aux États-Unis et plus précisément en Floride, existe un village, Contrition Village, accueillant les individus ayant commis des actes à teneur sexualité, violeurs, harceleurs et pedocriminels. C'est dans cette ambiance lourde que se situe et se déroule une grande partie de la bd Contrition. Un homme meurt chez lui dans un incident et après vérification la personne sensée être décédée a été remplacé par une autre.

Cette bd fonctionne un peu comme un polar avec une enquête menée par plusieurs, mais plus précisément Marcia. Le scénario tient bien la route mais le thème n est pas facile et engendre beaucoup de questionnement sur la peine de ces coupables. L ambiance est d autant plus lourde que nous sommes sur une bd en noir et blanc. Ce qui m amène au côté graphique de cette bd qui est à mon avis le point le plus faible de l ouvrage, mais plus par la facilité que s est octroyée le dessinateur en utilisant beaucoup de photos pour les décors comme le feraient les mangakas.
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Contrition

BD récompensée au très préstigieux festival d'Angoulême qui m'a énormément plu. D'une part, j'adore les oeuvres dessinées en noir et blanc, d'autre part j'adore les histoires policières. Cette BD avait donc tout pour me plaire, et en effet, j'ai adoré ! L'originalité de l'histoire m'a plu. Un village dans lequel les pédocriminels n'ont pas le droit de vivre proche d'un lieu où les enfants vivent, jouent, étudient, autant dire qu'il ne sera pas facile de se loger. Mais tout est prévu. Jusqu'au jour où l'un d'eux est retrouvé mort et évidemment tout ne se passera pas comme prévu. Les retournements de situations sont très bien ammenés, il n'y en a ni trop peu ni trop, tout est bien dosé, calculé. Le dessin apporte l'ambiance sombre qui colle complètement à l'histoire. Une BD réussie et captivante.
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Contrition

Un sujet assez peu abordé, celui d’un village regroupant tous les genres de criminels qui vivent entre eux. Un jour, l’un d’eux va être retrouvé brulé, la thèse de l’accident est avancée par la police, mais une journaliste va s'efforcer à en connaître plus et va découvrir que cette affaire dissimule peut-être autre chose et que le corps trouvé n’est pas celui de la victime présumée.



Un de ces dangereux criminels serait donc en cavale ? Mais pourquoi est-il parti après des années à être resté ici ? Où se cache-t-il ?



Mais c’est surtout l’histoire d’un père dont le fils était une victime d’un de ces prédateurs et qui cherche à comprendre leur fonctionnement psychologique, et qui veut surtout savoir s’il est possible pour ces personnes de se repentir complètement.

Le style quant à lui est très sombre, ce qui renforce parfaitement cette ambiance si particulière.



Un sujet difficile, traité de manière aussi intéressante qu’originale.
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Contrition

Très belle découverte et très bonne lecture. Cette BD (s'inspirant de faits réels) ancre son histoire à Contrition village en Floride où vivent des délinquants sexuels dans un ghetto à ciel ouvert. Cette BD se lit comme un polar noir avec des allers retours dans le temps et une véritable enquête. Mais ce fil conducteur se traduit par de nombreux questionnements et réflexions : sur l'origine du mal (naissons-nous mauvais ou le devenons-nous dans certaines conditions ?), sur les choix de chacun, sur la récidive, le repentir, le cyberharcèlement... Le scénario est excellent et est agrémenté de nombreux personnages, tous intéressants et apportant chacun un angle différent et une grande cohérence dans l'histoire. Le noir et blanc utilisé pour les dessins sert à merveille la tension contenue dans cette histoire, les taches noires obligeant le lecteur à regarder les nombreux détails, rien n'étant laissé au hasard. J'ai aimé la façon dont l'auteur a traité le sujet, tout en finesse et questionnements, sans jugement.
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Contrition

Contrition Village est à la fois un refuge et un purgatoire. Un point de chute pour ceux qui n’ont plus nulle part où aller. Cette ville du Comté de Palm Beach en Floride est un des seuls endroits où les délinquants sexuels peuvent s’installer en respectant l’obligation des mille pieds de distance : une consigne qui leur interdit, après avoir purgé leur peine, d’emménager à moins de trois cent mètres d’une école, d’une crèche, d’un parc ou d’une cour de récréation.



Lorsqu’un pédophile y est retrouvé brûlé, l’affaire est vite classée. Un de moins, pourraient même penser certains. Face à l’indifférence mêlée d’incompétence de la police, une journaliste décide de mener sa propre enquête.



Un accident ? Un suicide ? L’incendie est “trop parfait pour être honnête.” Ses recherches l'amènent à fouiller les recoins les plus sombres d’une Amérique enténébrée aussi pieuse que pécheresse.



Au-delà du fait divers, Contrition interroge de bien vastes notions : le mal, le pardon, la rédemption. “Le problème, c’est que malheureusement, le repentir sincère ne prémunit pas contre la récidive.”



Il fallait un dessin charbonneux pour oser affronter cette réflexion nauséeuse. Un dessin qui va d’un noir absolu à un clair-obscur frotté, griffonné, grillagé, où rampe l’espoir, recroquevillé et contrit.

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Contrition

Très bon moment de lecture mais une BD qui n'est pas non plus inoubliable... j'en attendais plus.



Une des grandes forces du livre, c'est son choix graphique, avec un travail évident sur un noir très dense, des textures (les chemises), etc.

Les décors sont souvent sales, grisâtres, baveux et les personnages nets, aussi bien dans le blanc (sauf quelques ombres) que dans le noir (d'un sombre uniforme). Ajoutez quelques cases à l'ordinateur dans des variantes de gris pour marquer l'univers du jeu vidéo... On peut évidemment parler d'un graphisme riche qui mérite du temps pour le parcourir avec attention.



Le choix de dessiner des personnages comme dans la BD indépendante US est judicieuse et nous place rapidement en Floride, dans une bande dessinée noire.



Le découpage est par contre plutôt convenu, case rectangulaire après case rectangulaire, avec quand même quelques scènes marquantes à noter.



Le scénario est plutôt bien, il nous emporte d'abord dans une énigme, puis nous avançons par flash-backs, on sent que l'on va lire cette BD d'une traite... Mais pas de malaise pour moi. J'avais l'impression de connaître les arguments moraux déployés ("Une personne qui a fait des choses mauvaises est-elle forcément une mauvaise personne ?")



Je pensais que Carlos Portela désirait faire avancer le débat, mais je trouve qu'il manque son but en s'étalant sur trop d'idées.

J'aurais aimé passer plus de temps dans le ghetto pour en sentir l'ambiance désespérante, m'interroger sur la bienfondé de cette politique ou interroger plus fortement l'oeuvre de la vengeance (tuer, emprisonner ou laisser vivre dans les limbes ?).

Même la question qui semble principale - "C'est l'acte volontaire et prémédité, libre de toute pression extérieure, qui marque la différence" - semble se perdre entre l'Irak, le harcèlement d'un enfant et la récidive pédophile.



Le passage clé (à mon avis) est - d'une façon surprenante je trouve ! - totalement occulté : , l'histoire se coupe et nous emmène plus loin. Or, c'est bien à cet instant que la question de l'acte volontaire, hors de toute pression, est posé. A ce moment que l'on voit si "le repentir sincère ne les prémunit pas contre la récidive" (cela étant dit que rien ne nous parle jamais du repentir de Nowak).



Je vous conseille cette BD qui reste un très bon moment de lecture sans pour autant basculer dans la bande dessinée "majeure".
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