Carolina Garcia-Aguilera

"Un crime peut être une oeuvre d'art et le détective, un artiste." Agatha Christie.





"La porte du bureau s'ouvrit brutalement. Fernando Godoy, Mariano Arango, Tom Slattery apparurent, tandis que Rodrigo Vidal bloquait la retraite de Lupe..."





Lupe Solano n'est ni une vieille anglaise comme Miss Marple, ni Kay Scarpetta la légiste ou Lisbeth Salander la hackeuse surdouée. La jeune et jolie Lupe (1m60) roule en Mercedes, porte un tailleur Armani, un sac Chanel et un Beretta...





Chargée par Tommy McDonald, son ami avocat et amant occasionnel, de résoudre un meurtre maquillé en cambriolage, Lupe soulève plus de problèmes que prévu pour son employeur, surtout si c'est lié à la mort de son amie Margarita...





Elle a le don de percevoir les mensonges lors des interrogatoires, de charmer les hommes, avec ses appas et de boire sec comme un Philip Marlowe...





Exilé Cubain, bijoutiers, mari et épouse infidèle... Lupe dénoue les noeuds un par un, un Mojito après l'autre, devant un "arroz con pollo' (plat national Cubain), sous le soleil de Miami...

Y un Cuba libre, pour favor!

Issue d'une riche famille d'exilés cubains, Lupe Solano était destinée à se marier avec un homme de son milieu et à faire des enfants pour égayer les vieux jours de son père bien-aimé. Mais c'est une toute autre voie qu'a choisi Lupe. Pendant ses études de publicité à l'Université de Miami, sa route croise celle d'Esteban Morales, un privé engagé par son père pour démêler une affaire d'escroquerie dans l'entreprise familiale. La riche héritière est fascinée par le travail d'investigation. Aussi, son diplôme en poche, elle effectue les deux ans de stage imposés par l'État de Floride et ouvre enfin sa propre agence de détective. En 1995, son affaire marche bien, elle cultive ses contacts et bénéficie d'une bonne réputation. C'est donc avec assurance et professionnalisme qu'elle reçoit de nouveaux clients, un riche couple de cubains, dévastés par la maladie de la petite fille qu'ils ont adoptée. Il leur faut absolument connaître l'identité de la mère biologique pour un don de moelle qui la sauverait. Mais Elio Betancourt, l'avocat à l'origine de l'adoption, refuse catégoriquement de donner cette information. Lupe n'a aucun doute, la procédure est illégale, mais pour sauver la vie d'une enfant, la détective est prête à tout.



Fille à papa friquée, lookée et sophistiquée, Lupe Solano pourrait être un personnage antipathique, une bimbo latina au volant d'une Mercedes rutilante. Mais derrière cette apparence frivole se cache une fille au grand coeur. Certes Lupe est née avec une cuillère en argent dans la bouche mais sa famille est en exil. Cette faille les rend sympathiques. Malgré la réussite et l'argent, la vie de rêve dans le quartier le plus huppé de Miami, les Solano sont cubains et pleurent l'île qu'ils ont dû fuir. Même Lupe qui n'y a jamais mis les pieds est cubaine jusqu'au bout de ses ongles manucurés. Ce déracinement et, plus récemment la perte de sa mère, ont fait d'elle une jeune femme sensible mais volontaire, capable d'empathie et de courage. Elle aussi indépendante et libérée, voire croqueuse d'hommes.

Voilà pour l'héroïne de Bloody waters. L'enquête, quant à elle, est de facture classique : un avocat véreux, un trafic de bébés, des adoptions illégales. La Floride, Miami et les Keys, et Cuba bien sûr, apportent la touche de soleil et d'exotisme. Quelques frissons, une dose de danger, un zeste d'émotions, des personnages secondaires bien campés et une écriture nerveuse et enjouée font de ce polar une lecture de vacances agréable et piquante.

le sujet promettait un bon moment mais l'écriture et la traduction ne sont pas à la hauteur, fautes, contresens néologisme ainsi qu'un récit se rapprochant plus des magasines féminins que de la littérature .

bien écrit, bien pensé et conçu mais certaines scènes auraient gagnées à être écourtées; l'atmosphère date un peu : on est encore à l'époque des premiers téléphones"cellulaires" et bien que l'on l'espère, encore loin du départ de Fidel castro.