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Critiques de Caroline Auger (4)
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L'antre des rebelles

Incontournable Album ado Avril 2023





Je viens de réaliser que je n'ai pas encore fait la critique de ce nouveau membre paru en Avril de la fratrie Griff, une collection d'albums de la maison De L'isatis que je suis assidument, et pour cause! Il s'agit d'une des rares série pensée et dessinée pour nos ados. Qui plus est, cette fratrie n'a pas froid aux yeux: Nombre de sujets qui y sont abordés sont percutants, sensibles et tellement nécessaires. Je ne réitérerai jamais assez que nos jeunes ne sont pas stupides et ils me semblent même conscientisés de plus en plus tôt. Nous gagnerions et nous gagnerons à les prendre pour ce qu'ils sont, en réalité: Des acteurs sociaux, de plus en plus actifs, curieux et déjà si impliqués.





Cet album-ci, pour le résumer, propose une idée, celle où les hôpitaux ne sont pas des endroits tristes et déprimants, mais surtout des lieux de combat, de lutte peuplés d'optimistes. Ce sont, au-delà de la douleur et des diagnostics, des fabriques de résilience, d'espoir et d'expériences. Bien sur que nous ne souhaitons à aucuns jeunes, enfants, ados et jeune adultes, de se retrouver en ces lieux, mais il y en aura toujours. La Santé n'est pas affaire de classe sociale ou d'ethnies, elle touche tous les groupes. Mais n'est-il pas alors opportun de revoir notre vision des endroits où la lutte pour la santé sera menée? De voir les efforts déployés, les victoires et l'extraordinaire empathie qui se déploient dans les hôpitaux? Changer le paradigme, pour porter un message davantage constructif? Peux-être qu'ainsi, notre peur de la maladie et de la mort sera moins dommageable pour ceux et celles qui vivent avec une maladie? Pas seulement dans les hôpitaux eux-même , mais aussi dans les endroits du quotidien comme les écoles? Peux-être se sentiront moins exclus, moins stigmatisés, eux, ces "malades"? Malades, oui, mais "combattants", "rebelles" et "courageux". Ne sous-estimons pas la puissance des mots. Ils sont porteurs de vision. Il serait temps que notre vision des hôpitaux, de la maladie et des gens qui la vivent, change et évolue.





Ce que j'ai vu dans cet album, je l'ai vu aussi dans la vraie vie. La maladie transforme. Elle fait murir, elle ramène à l'essentiel et sollicite des forces qu'on ne se croyait pas détendeurs. Il y a des trésors insoupçonnés de force et de résilience en ces jeunes. Ce n'est vraiment pas facile, cela va de soi. Tous ne gagneront peut-être pas la guerre contre leur maladie. Mais j'estime que nous gagnons à apprendre de ces jeunes, de leur histoire et de leur philosophie. L'autrice signale d'ailleurs à la fin de l'album à quel point la rencontre avec le jeune homme qui a inspiré cet album fut marquante. Je trouve émouvant de voir son héritage passer par un livre pour les ados. C'est bien l'une des grandes richesses que nous avons de pouvoir garder en mémoire et en papier les histoires enrichissantes et les personnalités inspirantes.





L'histoire présente est aussi teintée de cieux constellés. Je me faisais la réflexion en regardant la couverture: Le cerveau humain possède encore à ce jour plus d'espace et de performance que le plus puissant des ordinateurs. Un microscopique univers, finalement! Dans l'album la présence du thème spatial est liée à cette "Étoile noire" qui vit dans la tête du personnage. C'est une allégorie pour parler du cancer malin qui récidive et menace. Pour les amateurs de Star Wars, on peut dire aussi que les combattants contre le cancer sont "les rebelles contre l'Étoile Noire".





Dans un autre ordre d'idée, le regard des autres a son importance. Face aux malades, le regard des autres peut être une source de stress. Comme nous parlons peu de comment faire face aux malades et souvent évitons aussi d'aborder le sujet, la maladresse est assez inévitable. Comment parler d'une maladie aussi grave? Comment se montrer supportant? Est-ce normal de vivre un malaise face aux gens atteint de maladie, surtout les plus graves? Que dire? Que faire? Comment employer notre regard sur ceux qui portent des stigmas? Est-ce que sont réellement des stigmas ou plutôt des marques de guerre? Des preuves que le combat se poursuit? Est-si difficile à regarder parce que ce qui est a priori invisible prend soudain une forme visible? Des questions qui demandent des discutions et donc, de l'éducation.





En sciences sociales, on dit souvent que la première étape nécessaire pour traiter un enjeu social est sa reconnaissance. Il lui fait un nom reconnu et surtout, il lui faut une tribune. La maladie a toujours été un enjeu social ( et de santé) , mais quand il s'agit de maladie à haut potentiel de décès, il devient alors souvent tabou. Là est le problème, je pense. Moins nous en parlons, moins nous comprenons et de facto, moins notre attitude et notre soutient envers ceux et celles qui vivent des situations de maladies graves est adéquate. Plus nous craignons tout ce qui s'y rattache et plus l’isolement de ces gens est à craindre. Par ailleurs, faire comme si la maladie n'existait pas ne le fera jamais disparaitre. Il importe donc de parler de maladie, que cela via la fiction comme ici, que dans les milieux, comme les écoles et les foyers. Le simple fait de le voir dans les romans et les albums jeunesse augmente sa tribune et donc sa reconnaissance.





Enfin, l'album met en lumière les gens "autour": Les parents, les intervenants de la santé et sociaux, les amis, les bénévoles, pourquoi pas? Ces gens qui vivent la maladie en parallèle, pour qui la souffrance est bien réelle et qui vont mener la lutte aux côtés de ceux et celles qui vivent la maladie en question. La force que ces gens trouvent est admirable. Bien sur, il y a des moments difficiles et des moments de découragement. Cela dit, imaginez combien il doit être moins ardu pour les malades de se sentir soutenus et aimés à travers l'adversité? Imaginez combien, par amour pour leur proche malade, des gens sont capables de surmonter des moments aussi éprouvants? Imaginez maintenant si plus d'acteurs sociaux soient capable de bienveillance envers eux, en dehors des hôpitaux. Qu'on parle d'eux non pas comme de victimes, mais aussi comme des combattants? Quand aux médecins, infirmiers, travailleurs sociaux, spécialistes, chercheurs, tous ces professionnels qui ont fait le choix de travailler à lutter contre les maladies, ils y "croient". Alors, eux aussi, ce sont des "rebelles", qui ne se contenteront pas d'un "il n'y a rien à faire" défaitiste ou " on y peut rien". Ils ne se contenteront pas d'un statu quo. Il y a tout un univers de gens en lutte contre les maladies et pour la santé.





Bref, je trouve cet album inspirant, optimiste et teintée d'une certaine poésie, avec toutes ses étoiles et ce vocabulaire rafraichissant. J'aime beaucoup cette idée "D'antres de rebelles", bien mieux que "lieux déprimant pour mourants".

Changer les choses passe aussi par un changement de mentalité et de perception et c'est cela qui est touchant de cette histoire. Nos jeunes qui vivent malades méritent bien qu'on aborde collectivement cet inconfort que nous avons face à la maladie et que nous aillons une meilleure compréhension de leur situation. Nous aussi pouvons devenir un peu plus "rebelles", pour eux. Nous en sortirons grandis et briserions du même coup un vieux, mais tenace, tabou.





Une autre belle œuvre pour la collection Griff, aux illustrations aussi sobres que poétiques.





Pour un lectorat adolescent, premier cycle secondaire, 12-15 ans+
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L'antre des rebelles

Cet album, c'est un plongeon dans la dure réalité d'un jeune homme atteint d'une tumeur au cerveau. Une fenêtre ouverte sur ce que peut être le quotidien à l'hôpital quand on reçoit des traitements, sur le regard des autres face à la maladie, et sur ce que c'est que de vivre avec l'idée que nos jours peuvent être comptés.



Les mots sont choisis avec brio et touchent en plein coeur, et les illustrations, qui évoquent l'espace et les étoiles, sont magnifiques et créent une ambiance qui accompagne si bien le sujet. Bref, encore une belle belle publication de la collection Griff.

Un album magnifique, touchant et puissant.
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L'antre des rebelles

Difficile de faire une critique d’un livre aussi sensible et aussi personnel. L’autrice l’indique en fin d’album, ce texte est un mélange de sa propre histoire et des mots d’un de ses anciens élèves, décédé de son cancer depuis. C’est donc un album que j’approche ici sur la pointe des pieds en disant d’abord l’essentiel : c’est un propos qui rejoindra différemment les lecteur.rices en fonction de leur expérience personnelle et qui se révèle, dans tous les cas, fort touchant.
Lien : https://sophielit.ca/critiqu..
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Les sacrifiées de Lomé

Il y a près de huit mois, j'avais aimé le roman jeunesse de Julie Royer: Les 4Z fantômes et petits gâteaux à la crème. Cette fois-ci, on change de registre avec des cégepiennes qui font un voyage à la fois scolaire et remplie d'aventure. Peu de temps avant leur arrivées, une femme blanche a été égorgée avec du sang non loin de sa dépouille et un grigri. Les policiers croit que le tueur est un tueur en série qui mélange le vaudou car le sang n'était pas humain mais d'animaux tel un cochon ou une poule. J'ai bien aimé les description du pays de Togo, moi qui a été seulement au Maroc et Tunisie donc, cette lecture était plus passionnante. Malgré une romance simple tout comme l'intrigue de policière. Vers la fin du roman, j'aurais voulu que Mila retourne là-bas ou qu'on laisse une porte ouverte à une nouvelle aventure qui sait. Mon seul bémol, le roman aurait pu être un peu plus long, tout s'enchaîne trop vite d'après moi.
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