Tel un personnage de Molière, il était de plus en plus souvent incongru. Son comportement s’orientait vers l’emphase, et il semblait obsédé par son image. Lorsqu’il s’assoyait dans le métro, il cherchait le regard que les autres passagers posaient sur Gwendolyn, leur souriait, puis engageait la conversation et finissait par dire qu’il avait signé un contrat avec une maison de disques connue. Grâce à son charisme et à sa facilité d’élocution, il réussissait à dépeindre une situation idyllique et irréelle, et ses interlocuteurs le regardaient avec une admiration teintée d’envie. Lorsqu’il était seul avec moi, il ne cessait de se vanter de son physique, de son talent musical et poétique, de l’importance de son art, du travail extraordinaire qu’il avait réalisé dans l’appartement.