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Citation de collectifpolar


Rafael réfléchit pendant une dizaine de secondes, puis il haussa les épaules. Moi, je ne sais jamais comment interpréter son haussement d’épaules. Dans son pays, ça peut vouloir dire, des fois : » En joue, feu ! » ou, en d’autres circonstances : « Saute par la fenêtre, ma petite, parce que, dans un instant, il va tirer le verrou. »
- Un financier a, d’habitude, une femme, dit-il enfin, et des domestiques. Si j’ai bien compris, vous voulez qu’on monte le cadavre sur le perron, qu’on sonne à la porte et, quand elle sera ouverte, qu’on dise, tout en remettant l’objet en main propre : » Por favor, nous avons cru comprendre que cela vous appartenait… »
- Je n’ai jamais dit ça ! protestai-je. On attend que tout le monde soit couché, puis on s’amène en douce et on décharge le macchab sur le seuil de la porte.
- On appuie sur la sonnette et on se sauve ? demanda Rafael d’une voix douce chargée de menace.
- C’est bon, fis-je en haussant les épaules. Avez-vous une meilleure idée ?
Je me rendis compte, tout de suite, rien qu’en voyant son regard vitreux, qu’il en avait une, d’idée et qu’une fois de plus, c’était ma faute. Ça m’apprendra à hausser les épaules : j’avais encore oublié que je portais un corsage en broderie anglaise.
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