Cassandra O’Donnell

-Qu'est-ce-que vous faîtes!? jappa aussitôt le toubib.
-Je veux vérifier quelque chose.
-Il n'en est pas question!
Cette fois la coupe était pleine et ma patience complètement usée. Je sortit mon flingue et enfonçait mon canon si violemment dans la bouche de Fergusson que je lui cassais les dents de devant.
-Rebecca! Qu'est-ce-qui te prend? gronda Ali.
-Il me prend que cet abruti de toubib commence à me fatiguer. Et que je ne suis plus du tout d'humeur à le supporter, fis-je en montrant dans mon regard à quel point je ne plaisantais pas.
-Tu ne vas tout de même pas le buter? demanda-t-il.
-On parie?
La température monta tout d'un coup d'un ou deux degrés dans la pièce et je sus que le ragondin était sur le point de muter.
-Transforme-toi, toubib, et je tire, l'avertis-je.
-Repose ce flingue Rebecca, m'ordonna Ali.
-Pas question. Tu sais quel est le problème de cet imbécile? Il me reproche la mort de son grand ami Mark Feldman en oubliant complètement ce que ce salopard m'a fait subir...
Ali écarquilla les yeux.
-De quoi est-ce-que tu parles?
-Je parle du fait qu'il m'a enlevé et...
Je m'interrompis. Je n'avait parlé à personne, même pas à Beth, de ce qui c'était passé entre Mark et moi à Gerlead. Ni du fait que le démon m'avait violé. [...]
Un grondement sourd s'échappa de la gorge du tigre.
-Il t'a enlevé et quoi?
-Rien, laisse tomber...
-Rebecca...
-Je t'ai dit de laisser tomber, fis-je d'un ton sec.
Ali me transperça du regard puis se tourna vers le toubib.
-Visiblement, Rebecca avait des raisons légitimes d'en vouloir à ton ami, Leopold.
Fergusson ouvrit la bouche en grand et émit un son incompréhensible.
Ben oui, avoir le canon d'un flingue dans la bouche ne facilite pas l'élocution.
Ali s'avança vers lui.
-Tu as quelque chose à ajouter? demanda-t-il en retirant le canon de sa bouche d'un air si menaçant que je crus que Ferguson allait s'évanouir de frayeur.