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Citation de Amaranth


Le long du trajet qui me conduisait à Évreux – des champs, des villages, des champs, des villages –, je me demandais si je ne devais pas faire demi-tour et tout bonnement ramener le gars qui gémissait sur ma banquette arrière à l'endroit où je l'avais trouvé plutôt que de le laisser clamser dans ma bagnole. (Ben oui, on peut dire ce qu'on veut, les flics se montrent souvent extrêmement tatillons et soupçonneux avec les gens qui trimballent illégalement des macchabées. Va comprendre…)
— Comment tu… tu t'appelles? souffla tout à coup l'inconnu.
Ah? On se tutoyait?
— Julie, Julie Dumont. Et vous?
— Ben… Benjamin Stein…
— Enchantée, Benjamin.
— Où… où va-t-on?
Je le scrutai un peu plus longuement dans le rétro. Merde. Comment un mec avec la tête défoncée à ce point pouvait-il encore être capable de parler?
— À l'hôpital. À moins que vous ne creviez en route, dans ce cas, je m'éviterais un détour.
Il tenta de sourire, puis gémit à cause de sa lèvre fendue.
— Charmant…
Ben quoi? Quand on est mort, on est mort, non?
— Alors, qu'avez-vous fait pour vous retrouver dans cet état?
Il soupira.
— Des types… me sont tombés dessus quand je sortais d'un club la nuit dernière…
Bizarrement, je n'étais pas plus étonnée que ça. La plupart des ploucs du coin aimaient se bagarrer sur les parkings des boîtes. C'était une sorte de «sport local», d'activité «détente». Toutefois, ils n'allaient jamais aussi loin et je ne me souvenais pas avoir déjà entendu dire qu'ils balançaient les gens des bagnoles et les laissaient pour morts sur le bas côté. Mais bon, évidemment, les mœurs locales pouvaient avoir changé depuis mon départ.
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