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Critiques de Catherine Robert (13)
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Greta

J'attendais Greta avec impatience, depuis la lecture de la nouvelle qui lui a donné naissance et qui m'avait totalement séduite. On peut donc dire que j'avais des attentes plutôt élevées. Et qui ont été parfaitement comblées.



Catherine a un talent pour brosser la psychologie de ses personnages. Dans ses récits, il est toujours facile de comprendre leur ressenti, leurs motivations, et là réside le point fort de ce roman. Car au-delà des horreurs que Greta vit (et elle en vit, il n'y a pas mensonge sur la marchandise), c'est le fait de les vivre avec elle, de l'accompagner psychologiquement dans tout le processus de déshumanisation et d'aliénation qui heurte et qui donne toute son ampleur à la violence du récit. Les descriptions ne sont pas forcément les plus gores qu'on puisse trouver dans TRASH (attention toutefois, elles n'en restent pas moins proches de l'insoutenable pour certaines), mais la plongée dans la psychologie du personnage, crédible et cohérente, fait qu'à aucun moment on ne peut oublier l'humain dans tout ceci, que ces horreurs arrivent à un être humain, avec ses forces, ses faiblesses, ses mécanismes de défense, ses rêves et désillusions et donc on ne peut pas prendre de distance. On souffre avec ce personnage. Malgré la distance que prend Greta avec ses compagnons d'infortune, pour se protéger, ce sentiment s'étend à un certain point à ceux qui l'entourent. Ce qui rend les atrocités plus difficiles à supporter, et plus percutantes.



C'est un livre difficile à lâcher une fois entre les mains, alors même que l'horreur s'amplifie graduellement. D'ailleurs, mon copain l'a également lu quasiment d'une traite, et a tout autant été transporté par Greta.
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Ombres

C’est le premier livre publié par cette maison d’édition et l’objet-livre est juste magnifique : la couverture est un miroir flouté qui rappelle bien le thème « ombres » du recueil et le papier des pages est assez épais, ce qui est très agréable à la lecture.



Je vais maintenant parler un peu de chaque nouvelle (mais pas trop quand même parce qu’il y en a quand même 19 et que certaines sont très très courtes). J’ai beaucoup aimé qu’au début de chacune d’elle, l’auteur nous dise dans quel cadre il l’a écrite (d’ailleurs, beaucoup sont tirées d’appels à thèmes de L’écritoire des Ombres) et comment il en est arrivé à ce récit. Une biographie de chaque auteur est aussi proposée à la fin du recueil. La préface était très agréable à lire et donne le ton du livre : « Il suffit d’un rien pour que les masques de la réalité se fissurent et transforment les existences, montrant le vrai visage de l’humanité. (…) Attendez-vous à tout ! » Effectivement, les thèmes, les longueurs de textes et les genres littéraires sont très variés ce qui est d’une grande richesse ! La plupart m’ont d’ailleurs fait penser aux Contes de la Crypte : des situations banales qui tombent dans le fantastique ou l’horreur.



Monstres & Cie – Silence



Le recueil commence fort avec une courte nouvelle sur les monstres et leur commerce, dans laquelle on se rend vite compte que le véritable monstre, c’est l’homme.



Sept heures a disparu – Catherine Robert



Le temps qui passe est le thème de cette nouvelle, dans laquelle le personnage se rend compte que des minutes, voire des heures disparaissent de sa journée sans qu’il s’en aperçoive. Un récit oppressant et une fin horrible (dans le sens qu’elle est vraiment flippante :p ).



Aquariophilie – Lester L. Gore



Le protagoniste découvre la passion un peu particulière et envahissante d’un collègue pour la vie aquatique, qui va prendre un tournant étonnant quand un mystérieux livre fait son apparition. D’inspiration lovecraftienne, le récit est prenant, et la fin ironique !



Claustrophobia – Zaroff



À ne pas lire si vous êtes claustrophobique ! Une femme raconte comment son mari a perdu la raison en imaginant que leur chambre devenait de plus en plus petite et se resserrait autour de lui. Une vision extérieure de la folie, qui ne restera pas sans conséquence.



Tuer la mère – Marie Latour



Un amour et une présence maternels pesants desquels le protagoniste tente de se débarrasser en passant un pacte avec le Diable. On ne se défait cependant pas si facilement de sa mère. Un texte bien sanglant !



Corpus Christi – Philippe Blähm



Ma nouvelle préférée du recueil, dans laquelle deux enfants découvrent ce qu’est « le Corps du Christ ». Une histoire fantastique au final surprenant !



Les Masques de Carmina – Henri Bé



Le masque est une entité à capturer qui offre de multiples avantages à son porteur. Grâce à lui, le protagoniste monte rapidement l’échelle sociale. Mais où s’arrête la symbiose avec cet être étrange? Un récit intrigant qui questionne les limites de l’ambition.



Vo(i)lages – Françoise Grenier-Droesch



On assiste à un effeuillage durant lequel nous sommes voyeurs. Un texte sensuel dans lequel la victime n’est pas celle que l’on croit.



Piratages – Cancereugène



Un hacker se fait attaquer par un ninja et une médium. Comme la victime est muette (littéralement), le duo d’assaillants va tenter une autre approche : ils vont « hacker » son cerveau pour trouver les informations nécessaires. J’ai beaucoup aimé cette part de magie qui révèle des souvenirs enfuis chez chacun. La peur sert de déclencheur, mais la faiblesse y deviendra une force insoupçonnée.



Alice est morte – Murphy Myers



Alice visite une part de son passé. Ceci est l’histoire d’un traumatisme qui appelle la vengeance, par tous les moyens. C’est le récit de la mort de l’innocence.



Who owns the night – Dola Rosselet



On suit un enquêteur de l’occulte qui ne parvient pas à résoudre une série de meurtres obscurs et sanglants. J’ai beaucoup aimé le personnage à la calèche, sorte d’esprit de la ville personnifié. Jusqu’où est prêt à aller l’enquêteur pour résoudre son mystère?



L’Arachnide de Tixchihuetzotl – Addirittura Khelgacbo



Un archéologue ramène une étrange plante d’expédition, les comportements de celle-ci évoluent de façon inquiétante. À ne pas lire à côté de votre plante d’appartement ! 😀



La Mort à mes pieds – Sarah Buschmann



Mon autre nouvelle préférée ! Un récit qui commence tout en tendresse, avec un jeune homme qui vient parler à sa mère sur sa tombe alors qu’il vient d’apprendre qu’il a un cancer. À chaque visite, il se montre un peu plus dépressif et aigri de la vie. Le final est juste magistral, âme sensible s’abstenir !



30 centimes – Steve Martins



Un homme achète son paquet de cigarettes à son endroit habituel et il lui manque 30 cents. Le guichetier accepte de lui prêter la somme, mais il demande des intérêts. Croyant à une blague, le protagoniste accepte… sans se douter qu’il vient de s’empêtrer dans un cercle sans fin. L’argent et les dettes sont au centre de cette nouvelle, ainsi que les habitudes qui ont la vie dure.



L’écrivain – Ky’



Un poète souffre mille tortures car il ne parvient pas à écrire un poème pour Lilith. Une ode à la page blanche, tout en poésie et en calvaire.



Trou de ver – Renaud Bernard



On est dans un récit de science-fiction : les hommes vivent sur un vaisseau vivant qui doit les emmener à une destination précise. Étant donné que le voyage s’étend sur plusieurs générations, les us et coutumes de la société ont bien évolué. J’ai trouvé très intéressant de connaître ces nouveaux modes de vie, surtout développé par l’auteur au niveau de la place de la sexualité. Celle-ci prend une importance particulière lorsque le vaisseau sera en danger.



Le Corbillard rose – Jean-Marc Mouiller



La perte d’un enfant est le thème central de la nouvelle. Le père découvre un livre de Oui-Oui étrange, qui ressemble à une parodie noire du vrai et dont tous les précédents acquéreurs (tous des enfants) sont morts de maladie. Alors, véritable malédiction ou folie d’un père rongé par le désespoir?



Tranches de vie – Edith Perro



Une dystopie dans laquelle il est possible de vendre ses organes contre de l’argent. Le père du protagoniste n’hésite pas à le faire pour offrir une vie meilleure à ses enfants. Mais à quoi s’est-il engagé réellement? Un récit alarmant sur les dérives de la société.



Le Vieux Roger – Florence Barrier



Un vieux monsieur râleur inspecte son immeuble pour voir si ces voisins n’ont pas commis d’infractions au règlement d’ordre intérieur. Une routine drôle à suivre, on s’attacherait presque à ce personnage si antipathique et le final est juste parfait !



Un excellent premier recueil, qui regroupe 19 auteurs aux univers et styles variés pour 19 textes courts (voire très courts) de qualité. Chaque nouvelle montre une vision du reflet, de l’ombre qui se tapit en chacun de nous et ce fut un plaisir que de toutes les parcourir ! Attention, la plupart des nouvelles sont destinées à un public averti.
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Extinctions

J'avais vraiment aimé "Thanateros" de Catherine Robert et j'ai donc abordé ce livre en confiance.

Le premier récit : "La faim du monde" est un post-apo avec de vrais morceaux de zombies dedans. On suit un groupe pour le moins étrange composé d'une femme contaminée par le virus zombi et dont la particularité nous sera révélée plus tard, de deux bébés, d'un gay échappé d'une forteresse où il était esclave sexuel et d'un débile fort comme un turc, aux réactions imprévisibles. Ils vont essayer d'échapper aux hommes de Yefim le maître pédophile de la forteresse et surtout au "Révérend", faux ecclésiastique pervers et illuminé cruel qui veut prendre le pouvoir et repeupler la Terre...

L'action se déroule dans une ambiance de fin du monde et ce récit est plein de fureur, de sang, de sperme et... de désespoir.

Un peu trop court à mon goût, j'aurais aimé plus de développement. La faim du monde est un roman qui demande une suite...



Greta est un roman déjà lu dans la très bonne mais hélas défunte collection Trash.

Dans un univers carcéral aussi cauchemardesque que mystérieux, Greta est une femme bourreau chargée de torturer des détenus de tout âge et des deux sexes. Elle ne sait pas qui sont ces personnes ni pourquoi elle doit les tourmenter. Elle-même est surveillée et ne peut se permettre aucun écart, aucun manque dans son horrible métier. Un jour, elle commet une faute. Du rang des bourreau, elle va aussitôt passer a celui de victime... Ce sera le début d'un long, très long calvaire.

Catherine Robert signe avec ce roman un cauchemar terrifiant et la dame (ou la demoiselle, je ne sais pas) ne fait vraiment pas dans la dentelle et nous offre un grand moment de gore plein de merde, de sperme et d'humeurs diverses qui ne peut laisser indifférent. C'est aussi, il faut l'avouer, horriblement bien écrit.

Je conseille sans réserve ce très bon bouquin. Un livre qui n'est peut-être pas à mettre sous le sapin de Noël mais qui trouvera sa place dans la bibliothèque de l'amateur de trash.
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Hiver : Recueil de nouvelles

Mon avis sur le recueil L’hiver :



99 voyages en barque - Franck Leduc : C’est pour moi une sorte de Roméo et Juliette, mais en bien (je n’ai jamais aimé Roméo et Juliette). Une bonne touche sombre et une fin surprenante pour une narration en première personne, un bon texte d’entrée en matière !



Le parc - Vincent Figari : On passe cette fois à de la SF fort sympathique. J’aime toujours quand ça fini mal donc forcément… L’idée était bien vue mais je n'en dis pas plus.



Le grand hiver - Wendyam Éric Lionel Ilboudo : J’ai moins été convaincu ici, n’étant pas fan de ce type de récits. Question de goût, j'en ai bien conscience. Ca n'enlève en rien les qualités objectives du récit.



Rendez-vous manqué - Eddie Verrier : Juste wow ! C’est peut-être mon préféré de ce recueil. Seule déception : ne pas avoir une piste plus claire sur la nature de ce personnage mystérieux. Une sorte de Destin incarné, de Faucheuse ou d’Hiver vivant, ou peut-être même juste une voyante devenue folle de toutes ces versions qui lui tournent dans la tête. Le mystère est prenant et magique, la tension monte avec efficacité, sans même qu’on le réalise. Je reste un peu déconcerté par la fin quand même. Ce revirement soudain, cette gentillesse sortie de nulle part, je n’ai pas bien compris d’où ça venait. Et j’aime les fins sombres, donc forcément… Mais ça a l’avantage de surprendre, en un sens, et de rajouter une couche dans le mystérieux.



Partout l’hiver, l’hiver partout – Dany Lecènes : Je retiens ici un poème super vers la fin du récit. Le reste ne m’a pas emballé, malgré un très bon style (n’étant pas fan de la littérature blanche, je suis particulièrement difficile à satisfaire en la matière). Mais rien que pour ce poème final, je garde un bon souvenir de ce texte.



Réveillon en famille – Laure Allard-d’Adesky : On retrouve bien l’ambiance foireuse des repas de famille, je ne peux qu’adhérer à ça. Les dialogues m’ont paru un peu caricaturaux par moments je dois avouer, mais peut-être que c’était justement le but. Dire que je suis fan est un bien grand mot, n’étant que rarement convaincu par la littérature blanche comme je disais, et ce texte replongeant finalement les lecteurs dans ce genre de fêtes qu’ils ne supportent déjà pas dans la vraie vie. Mais il faut avouer que ce texte est très bien écrit et fluide, et l'ambiance, plus que réussie, ne peut que convaincre.



Quelques degrés de coïncidences en moins – Jérôme Beauvisage : L’idée, sans être nouvelle, m’a beaucoup plue. C’est fluide et bien mené, on se prend au jeu sans problème. Et c’est totalement dans le genre de concept que j’aime lire, et aimerais lire plus souvent d’ailleurs. La fin est bien sympathique en plus de ça.



Neige rouge – Catherine Robert : Un texte bien dérangeant que j’avais déjà eu la chance de lire quand son autrice voulait le peaufiner pour le tenter à l’AT L’hiver. Il est toujours aussi percutant et dérangeant, peut-être même plus, que dans mes souvenirs. Catherine Robert (dont j’ai chroniquer le roman Greta récemment) excelle dans le gore et lève toujours des tabous sans la moindre gêne. En l’occurrence, un viol masculin aussi soudain qu’inexplicable. Quand on connait bien un auteur, on est toujours tenté de comparer sa lecture avec les textes qu’on lui connait. Ici, je dois avouer que d’autres textes, autant gore que dans la veine fantastique et plus « subtil », ont ma préférence. Mais Neige rouge, pour le tabou qu’il aborde, garde clairement une place de choix dans ma mémoire de lecteur.



Gare aux loups – Alexandra Gasiglia : On retrouve ici une très bonne narration, et un narrateur presque attachant ("presque", si on fait abstraction du récit qu'il relate). Un joli contraste se forme vite avec l’histoire d’horreur qu’il raconte sans même s'en rendre compte. J’ai bien aimé, autant le personnage que l’intrigue. Je vois un peu ce texte comme le pendant subtil de Neige rouge d’ailleurs, les deux ayant une force dérangeante certaine mais misant sur deux approches totalement opposées pour atteindre leur but.



Hartush, le dernier mâle – Olivier Boile : J’ai moins accroché ici. Je n’ai pas bien compris : si on est dans un monde où les hommes se font rares, quel pourquoi risquer la survie de l’espèce en les faisant s’entre-tuer ? J’ai sans doute loupé un détail en cours de lecture. Le style est bon mais je n’ai pas adhéré plus que ça.



Mam’zelle Cacao – Jean-Yves Barzic : Pas vraiment accroché ici non plus, je dois avouer. Je ne suis pas fan des tranches de vie. C’était un « risque » dont j’avais bien conscience en démarrant ma lecture du recueil. Comme il mélange genres de l’imaginaire et blanche, tous les textes ne collent forcément pas à tous les lecteurs potentiels. Ici donc, on retrouve un style excellent, il n'y a pas de doute, mais je n’en suis pas le public.



Le lilas de Noël – Antoine Bouvier : J’ai trouvé l’histoire un peu trop racontée, j’aurais aimé qu’on s’attarde plus longtemps sur les personnages, la situation. Mais l’idée est très bonne et le texte, entre policier et ambiance légère, me semble original par rapport aux autres du recueil qui ont globalement visé un ton plus sérieux. Une lecture que j’ai bien appréciée malgré les bémols soulignés.



Jardin d’hiver – Eva Dézulier : L’idée est sympathique ici aussi, bien menée et poétique. On se laisse entraîné sans problème par le style. J’ai un peu plus de mal avec l’aspect optimiste du personnage et la fin qui m’a laissé sur ma faim. Mais j’avoue qu’il aurait été difficile de terminer autrement.



L’étage nival – K. Sangil : La chute est sympathique et fait de ce texte celui qui est sans doute le plus dans le thème L’hiver. Mais je n’ai pas été convaincu par le traitement de l’histoire. Après un début très rythmé, j’ai trouvé la seconde moitié trop longue. La fin s’en trouve moins forte, la chute aurait gagné à être amenée plus tôt à mes yeux. Mais l’idée est particulièrement bonne et c’est ce que je retiens surtout de cette lecture.



Ragnarök – Martin Mutz : Une ambiance post-apocalyptique bien sympathique servie par un style accrocheur. Que demander de plus ?



Voyage au bout de l’hiver – Paul Clément : J’ai vite deviné où voulait mener ce texte (quoi que les dernières lignes tentent un nouveau revirement). Mais le style m’a paru si entrainant que je ne trouve pas l’aspect « prévisible » gênant. La narration est vraiment bluffante, très stressante, on s’y croit sans problème. Une pure réussite en termes d'ambiance.



Sous un ciel terne – Barnett Chevin : Enfin, on retrouve ici un fantastique subtil, qui rappelle l’ambiance de certains classiques en la matière. Je pense notamment à du Lovecraft pour la narration en première personne, mais Sous un ciel terne a sa propre ambiance, toute personnelle et très bien réalisée. L’idée n’est pas forcément la plus novatrice qui soit (j’ai justement récemment vu le film Krampus, mais là n’est pas le sujet). Mais tout comme Voyage au bout de l’hiver, je ne trouve pas ça gênant ici. L’histoire est bien menée et cela en fait un très bon moment de lecture.



La petite fille dans la neige – Murphy Myers : Celle-là est de moi, donc je ne pourrais pas trop m’auto-chroniquer. ^^





Ce que je retiens de ce recueil L'hiver :



Je suis très content de figurer en conclusion de ce recueil, auprès de ces 17 autres textes très réussis. J’en ai bien entendu préféré certains à d’autres. Mon coup de cœur va vraiment pour Rendez-vous manqué, suivi de près par Quelques degrés de coïncidences de moins, Gare aux loups et Neige rouge. Mais même ceux auxquels j’ai le moins accroché ont leurs qualités objectives que je n’ai pu que remarquer.





Murphy Myers
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Ombres

Chroniquer une anthologie est toujours un casse-tête : parler de chaque nouvelle et pondre un texte sans fin que personne ne lira, ou donner un avis général, plus accessible mais bien moins complet ? La question est d'autant plus compliquée quand on parle d'une anthologie telle qu'Ombres où même les (rares) textes qui m'ont le moins parlé restent d'une excellente facture. J'opterai donc cette fois pour un détail complet, avec à chaque fois une phrase de résumé (parce que ça peut servir de savoir de quoi ça parle, accessoirement) sans spoiler et quelques lignes d'avis.







Monstres & Cie, de SILENCE : Une famille attend avec impatience la livraison du tout nouveau monstre qu’elle vient de s’acheter !



Une excellente entrée en matière, d'un auteur qu'on aimerait lire plus souvent et qui tape toujours juste. La narration nous entraîne dès le premier mot dans une ambiance conviviale et pourtant étrange. Il faut dire que de suivre une famille qui s'achète un monstre, un vrai !, ça n'arrive pas tous les jours. Il serait difficile d'en parler davantage sans gâcher la fin mais ce texte en surprendra plus d'un !







7 heures a disparu, de Catherine Robert : Difficile à résumer sans amoindrir le mystère et l’ambiance…Pour rester vague, on se penche ici sur une crainte universelle : la fuite du temps.



Ce texte-ci est un de mes petits préférés, étrange et angoissant à souhait. On joue sur une angoisse qui me parle beaucoup, il faut dire ; et le destin de ce personnage représente en soi l'un de mes pires cauchemars. En bonus, on finit une chute humoristique qui surprend tout en étant finalement on ne peut plus logique.







Aquariophilie, de Lester L. Gore : Un homme enquête sur l'étrange disparition d'un collègue excentrique...



Difficile d'en parler sans trop en dire ; on peut tout de même noter une ambiance sublime, digne d'un bon Lovecraft moderne, tout en efficacité et en étrangeté. L'auteur n'en est d'ailleurs pas à son premier essai ; on lui doit déjà d'autres recueils qui flirtent avec l'étrange, le mystère et l'effroi.







Claustrophobia, de Zaroff : Une femme tente de comprendre pourquoi son mari est devenu claustrophobe du jour au lendemain



Aussi court que mémorable, aussi simple que prenant, le fantastique se glisse tout en subtilité pour un résultat sobre et puissant. L'auteur m'avait habitué à des récits plus brutaux qui versaient dans le gore avec efficacité. Il prouve ici qu'il manie tout aussi bien les ambiances moins tachantes mais tout aussi angoissantes.







Tuer la mère, de Marie Latour : La relation toxique entre un fils et sa mère qui, décidément, ne se lasse pas de mourir



Un mot pour tout résumer : Wow ! Cette pépite est aussi drôle que glauque ; on suit avec plaisir cette relation toxique qui arrive à nous faire rire malgré une ambiance sinistre et des personnages particulièrement torturés, l'air de rien ! En bonus, on ne saura jamais si l'aspect surnaturel du récit est réel ou revient à une simple invention dans l'esprit malade du personnage central. Là encore, on tient une écrivain à suivre de près ; je le savais déjà mais cette nouvelle me le confirme à nouveau.







Corpus Christi, de Philippe Blähm : Une famille découvre une variante plutôt pragmatique de sa religion...



Le résumé n'est pas très parlant mais il serait difficile d'en dire plus sans tout spoiler de ce texte particulièrement court. J'avoue avoir été moins convaincu ici ; la faute à une thématique qui ne me parle pas, quand bien même elle est bien traitée. Malgré tout, l'idée est vraiment originale et j'apprécie son côté "4e dimension" vraiment bien mené.







Les masques de Carmina, de Henri Bé : À Carmina, des masques flottent la nuit au-dessus des marais; la légende veut que si on arrive à en "attraper" un pour le poser sur son visage, notre vie entière en sera métamorphosée...



J'adore ce concept de base, ces masques flottant comme des papillons. L'image et l'idée sont sublimes et, pour ne rien gâcher, la suite de l'histoire va crescendo, toujours dans cette ambiance de poésie noire qui me parle beaucoup. Il s'agit du genre d'histoires où on imaginerait facilement de nombreuses suites, tant l'univers entrevu semble intéressant. Mais on sait au fond qu'une suite amoindrirait tout l'impact de l'ambiance créée ici, entre fantasy et fable ; ce qui rend notre balade au cœur de Carmina d'autant plus précieuse.







Vo(i)lage, de Françoise Grenier-Droesch : Une bande de voyeurs, penchés à une fenêtre, dévorent des yeux l'habitante des lieux.



À nouveau, il serait difficile d'en dire plus : les auteurs des Ombres ont tous ce talent pour nous surprendre à un moment ou un autre de leur récit, si bien qu'il en devient difficile d'en parler tant on veut sauvegarder la surprise pour les futurs lecteurs.



Vo(i)lage est un texte original qui surprend beaucoup au début : on se demande parfois ce qui se passe vraiment, certaines actions nous paraissant étranges. Puis, tout s'explique soudain à quelques lignes de la fin et tout nous parait d'un coup tellement évident ! L'autrice nous sert là un super jeu de manipulation comme je les aime. Pour donner une idée, bien que les deux histoires n'aient aucun point commun, ce procédé me rappelle beaucoup l'excellent Malpertuis de Jean Ray.







Piratages, de Cancereugène : Où on s'immisce dans la tête d'un homme muet pour lui soutirer des informations capitales...



Un de mes gros coups de cœur (de cette anthologie mais aussi toutes nouvelles confondues) : un texte original, prenant, intense ; quelques lignes suffisent pour animer un personnage avec plus de force que certaines sagas complètes. C'est la 2e fois que je lis ce texte, et la 2e fois que je m’arrête en pleine lecture en me disant « Bordel, si je pouvais pondre quelque chose ne serait-ce que moitié aussi bon que ça… ».







Alice est morte, de Murphy Myers : Alice, trentenaire, visite la maison abandonnée de son enfance et remonte le fil de ses souvenirs.



On me répète à l’oreillette que m’auto-chroniquer serait une pratique partiale et malhonnête. Soit… Je me contenterai donc ici de renouveler mon plaisir de figurer dans un tel recueil avec une histoire qui me tenait particulièrement à cœur.







Who owns the night, de Dola Rosselet : Dans un Londres où la sorcellerie est une chose banale, une série de meurtres terrorise la population.



Une ambiance fantasy urbaine victorienne comme je les aime ; j’imaginerais sans mal une suite à cette histoire tant son univers me parait riche, mystérieux et intéressant. D’ailleurs, n’y-a-t-il pas déjà quelques textes reliés à celui-là dans le sac de cette autrice de talent ? Si oui, il me les faut absolument ! Entre légendes classiques remises au goût du jour et inventions de l'autrice elle-même, on plonge dans une ambiance tout simplement géniale.







L’arachnide de Tixchihuetzotl, de Addirittura Khelgacbo : Un chercheur nous raconte sa dernière découverte, pour le moins étonnante.



Une nouvelle immersion dans une ambiance Lovecraftienne en toute simplicité et efficacité. On peut regretter la brièveté du récit, plein de potentiel pour déployer un univers complet, mais c’est aussi ce qui fait son charme et son mystère : en dévoiler davantage aurait enlever à la puissance du récit.







La mort à mes pieds, de Sarah Buschmann : Un homme essaie d'accepter le cancer qui le ronge en se confiant à la tombe de sa mère, morte elle-même d'un cancer.



Piratages me fout des complexes d’écrivain, comme dit plus haut. La mort à mes pieds aussi ! Un personnage tragique et une relation par-delà la mort vraiment intense, servie par une narration précise et parfaite, sans fioritures inutiles. Le genre de texte que j’aimerais avoir écrit, et qui vous hante encore longtemps après sa lecture. Il s'agit d'un de mes 3 gros coup de cœur de cette anthologie.







30 centimes, de Steve Martins : Un homme, en manque de monnaie, parvient à s'acheter ses cigarettes de la semaine en promettant au buraliste de payer sa dette à son prochain passage.



Une dette de 30 centimes, c'est bien peu de chose, non ? C'est sans compter sur la logique impitoyable d'un auteur tel que Steve Martins. On revient ici à une ambiance 4e dimension (récurrente dans ce recueil, pour mon plus grand plaisir). Ici, l’absurde envahit le quotidien d’un personnage amoureux fou de sa routine de vie (point auquel je m’identifie totalement !). 30 centimes prouve qu’une idée simple et sans complication inutile peut donner un résultat renversant. J’ai adoré cette découverte d’un auteur qui, décidément, me surprendra toujours par la variété et la qualité de ses ambiances.







L’écrivain, de Ky' : Un écrivain lutte contre l'enfer de la page blanche... littéralement !



C'est l'un des textes les plus courts de l'anthologie, il serait donc difficile d'en parler sans trop en dire. On plonge dans un fantastique assumé qui parlera forcément à tous les auteurs : comment faire quand l'enfer de la page blanche est un enfer bien réel ? Les auteurs des Ombres aiment définitivement prendre certaines expressions et thématiques au pied de la lettre ; et le résultat est toujours plaisant à l'arrivée.







Trou de ver, de Renaud Bernard : Où les habitants d'un vaisseau spatial doivent provoquer un trou de ver pour sortir d'une zone dangereuse.



Un brin de SF qui varie les ambiances (il y avait déjà Piratages dans ce genre, mais ici on parle de hard SF). De la SF érotique, en plus ! Histoire de montrer que, même en arrivant vers ses dernières pages, Ombres nous réserve toujours des surprises. Si ce texte n’est pas mon préféré de la fournée, force est de constater qu’il se lit avec autant d’avidité et de plaisir que ses confrères. L'auteur est de ceux qui ne laissent aucun mot au hasard et qui construisent des univers complets avec une facilité déconcertante.







Le corbillard rose, de Jean-Marc Mouiller : Et si le nouveau livre Oui-Oui que vous achetez à votre enfant provoquait sa mort ?



3e gros coup de cœur avec ce texte au narrateur parfait et à l’ambiance subtile et sinistre. La fin se dessine un peu en avance et retire un peu de la surprise finale mais, franchement, peu importe : le concept est là, original et prenant ; le personnage est là, plus vrai que nature ; l’ambiance est là : glaçante et pourtant minimaliste quant aux horreurs décrites. J’ai eu une petite pensée pour Candle cove, une Creepypasta que j’adore (peut-être ma préférée), mais Le corbillard rose possède sa propre aura, à la fois innocente et dérangeante, que je ne manquerais pas de savourer lors de futures relectures.







Tranches de vie, d'Edith Perro : Un monde où le don d'organes devient la norme... jusqu'à l'extrême.



Vous reprendrez bien un peu de SF ? Ici, entre anticipation et fable sociale, on découvre un nouveau monde glaçant. Le don d'organes est une excellente chose et on pourrait penser qu'un monde qui privilégie cette pratique ne peut qu'aller vers le meilleur. C'est sans compter sur l'autrice de talent qu'est Edith Perro ! On plonge ici au cœur d'un monde noir, corrompu, dominé par les intérêts des plus forts, qui broie ceux qui ne sont pas de taille. On me dit dans l'oreillette qu'un tel monde existe déjà et s'appelle "Réalité". Tranches de vie dépeint tout de même un monde unique en son genre, volontairement caricatural mais pourtant si réaliste ; et c'est justement ce qui le rend si puissant.







Le vieux Roger, de Florence Barrier : Où on suit ce cher vieux Roger, voisin détestable à souhait, qui commence l'inspection de son immeuble comme chaque soir...



On finit sur un excellent texte, qui surprend de prime abord : comédie cynique sur un personnage aussi drôle que haïssable, on en vient à se demander quand l'histoire va glisser dans l'imaginaire, et par quel biais (fantastique ? SF ? horreur ?). On finit par comprendre où l'autrice veut nous mener et on commence à sourire, non plus à cause de cet abject personnage (qu'on plaindrait presque, malgré tout ; le mot important ici étant "presque"), mais parce qu'on entrevoit comment le texte va finir. Et malgré ça, quand on arrive à la dernière ligne, on ne peut s'empêcher de rire face à l'ironie de la situation. Ce vieux Roger restera dans ma mémoire, ça c'est certain !







On l'aura compris, Ombres est un véritable coup de cœur, sans doute la première anthologie qui place la barre aussi haut (en temps normal, il y a quelques textes excellents et une grande majorité de bons textes qui ne me marquent pas forcément sur la longueur ; ici, c'est l'inverse). Il faut dire que les éditeurs ont pu piocher dans le meilleur de chaque auteur et que l'objet livre en lui-même a été conçu avec autant de soins. Je précise enfin que, si je connais virtuellement la plupart des auteurs de cette anthologie, cela n'a aucune influence sur mon avis : si je n'avais pas vraiment aimé, j'aurais pu m'abstenir de faire ma chronique, tout simplement. De même, si je n'avais pas tant à dire sur chaque texte, je vous aurais évité un tel pavé qui détaille une à une chaque nouvelle. En bref, Ombres est l'une de mes meilleures lectures 2018 et j'attends avec impatience la prochaine sortie d'Elyranthe !
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Ombres

Une lecture idéale pour démarrer l’automne. Période où les ombres envahissent de plus en plus notre quotidien. Parce que le noir arrive plus vite et qu’on aime s’installer dans son fauteuil pour bouquiner avec juste la lueur d’une chandelle et une bonne tasse de thé.

Un recueil de 19 nouvelles. 19 auteurs qui nous emportent dans leurs univers. Toutes différentes, certaines vous parleront plus que d’autres et feront naître en vous des sentiments divers et variés.

On y rencontre une floppée de protagonistes. On y vit des aventures qui reflètent la peur, l’angoisse, la détresse. Une anthologie qui démarre en beauté avec une nouvelle tout aussi horrible que jouissive. Très souvent, j’ai été surprise par les chemins empruntés mais surtout par des dénouements totalement inattendus.

C’est original, horrifiant, dérangeant, prenant. Un bel ensemble qui m’a fait passer un bon moment de lecture.
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Ombres

J’ai récemment lu une Anthologie nommé Ombres, premier ouvrage de la maison d’édition Les Ombres d’Elyranthe. C’est tout d’abord la magnifique couverture d’Ombres qui m’a attiré, avec un miroir assez particulier ; l’image qu’il nous renvoie est floue, déformée… En parfaite adéquation avec les récits présentés dans cette anthologie.



J’ai apprécié le fait qu’au début de chaque nouvelle, il y ait un petit mot de l’auteur qui nous en dit un peu plus sur son histoire, sur ce qui lui a donné envie d’écrire cette nouvelle…



J’ai aimé les thématiques mises en scènes, les émotions diverses et variées qu’elles m’ont fait ressentir comme le malaise, l’incrédulité, le dégoût… Je suis bien contente d’avoir lu ce recueil en période automnale, bien propice à ce genre de lectures.



J’ai lu cette Anthologie au gré de mes envies, une nouvelle par-ci, deux autres par là. Le format nouvelle est vraiment très pratique, parce qu’on peut facilement en dévorer une en quelques minutes et ne pas éprouver de frustration à devoir s’arrêter en cours de lecture.



Passons maintenant au vif du sujet, les nouvelles. Je n’ai jamais chroniqué ce type d’ouvrages alors je vais faire mon possible pour vous parler de chaque nouvelle sans trop vous en dire.

Monstres & Cie – Silence

Une famille a passé commande d’un Monstre et attend avec impatience la livraison de ce dernier.



Quelle claque pour cette première nouvelle qui m’a complètement surprise. C’est assez déroutant et assez malsain, mais tellement bon !



Sept heures a disparu – Catherine Robert

Nous allons suivre l’histoire d’un homme ayant un problème avec le Temps.



Ce récit m’a particulièrement fait flipper car je n’aimerais vraiment pas me retrouver à la place du personnage. Un climat de malaise, de folie et de totale incompréhension s’installe. Quelle angoisse !



Aquariophilie – Lester L. Gore

Un homme se doit de découvrir ce qui est arrivé à un ancien collègue, dérangé et passionné par la vie aquatique…



Cette nouvelle est ma préférée, j’ai adoré le contexte et la vision de cet homme étrange. Elle est tellement addictive, originale et sombre. Son aspect fantastique m’a complètement conquise !



Claustrophobia – Zaroff

Comme son nom le laisse entendre, cette nouvelle va parler de Claustrophobie. Une femme nous raconte comment son époux est devenu claustrophobe.



Il s’agit d’un récit court et angoissant, qui m’a mis mal à l’aise.



Tuer la mère – Marie Latour

L’histoire d’un fils ayant tué sa mère oppressante qui continue de l’être bien après sa mort.



Cette histoire était sanglante et sombre, exquise et terriblement angoissante. Est-ce du Fantastique ou bien l’esprit torturé et dérangé de notre protagoniste qui s’exprime ?



Corpus Christi – Philippe Blähm



C’est l’histoire de deux enfants qui découvrent la religion.



Je me suis demandée quelle tournure allait prendre le récit et j’avoue que la fin où le Fantastique prend place, m’a complètement surprise.



Les Masques de Carmina – Henri Bé

Dans la ville de Carmina, des masques dansent la nuit au-dessus des marais. Une fois le masque attrapé, celui qui le porte va voir sa vie changer. Notre personnage va voir sa vie basculer suite à l’appropriation d’un de ces mystérieux masques…



Une nouvelle sombre au rythme effréné dont les rebondissement sont surprenants et totalement inattendus.



Vo(i)lages – Françoise Grenier-Droesch

Une jeune femme se dévoile aux yeux de nombreux voyeurs.



Une nouvelle très sensuelle nous est présenté ici et la chute de celle-ci est tellement inédite et très bien trouvée. J’ai adoré !



Piratages – Cancereugène

Une médium et un ninja vont pirater l’esprit d’un hacker.



Se voir hacker son esprit est assez angoissant je dois dire. Tous ses souvenirs et ses pensées, même les plus sombres, mises à nues… Déroutant et excellent !



Alice est morte – Murphy Myers

Nous découvrons l’histoire d’Alice qui retourne après de nombreuses années dans la maison de son enfance où les souvenirs la submergent.



Cette nouvelle est une de mes favorites. J’ai adoré son côté sombre et malsain, la mort d’une part de soi qui peut changer une personne à jamais…



Who owns the night – Dola Rosselet

Un homme enquête sur la mort malsaine et obscure d’une femme dans un Londres où la sorcellerie est courante.



J’ai apprécié cette nouvelle très complète et intrigante. L’ambiance qui s’en dégage est sombre et mystérieuse. J’aurais adoré en lire davantage tellement l’intrigue est prenante et la plume envoûtante.



L’Arachnide de Tixchihuetzotl – Addirittura Khelgacbo

Un archéologue nous parle d’une de ces récentes découvertes, une créature aux propriétés extraordinaires et quelques peu inquiétantes.



J’ai tout simplement adoré cette histoire raconté comme une sorte de journal intime. La plume de l’auteur m’a tenu en haleine dès le départ et j’ai dévoré cette histoire en quelques minutes. La découverte de l’archéologue est surprenante et ses capacités m’ont bien fait flipper !



La Mort à mes pieds – Sarah Buschmann

Un homme malade vient passer du temps sur la tombe de sa défunte mère, seule personne à qui il désire et ose se confier.



Il s’agit ici d’une de mes nouvelles préférées. Au premier abord, cette nouvelle semble douce et émouvante. C’était avant que le côté sombre et macabre de l’histoire s’installe. Cette nouvelle m’a beaucoup plu, son atmosphère sombre et gore y sont pour beaucoup.



30 centimes – Steve Martins

Voici le récit d’un homme qui, comme chaque semaine, va acheter ses cigarettes dans son bureau de tabac habituel. Malheureusement, il lui manque de la monnaie, 30 centimes exactement. Le nouveau buraliste accepte de lui faire crédit moyennant des intérêts…



Une nouvelle à l’intrigue assez banale me direz-vous. Peut-être au départ mais ce sentiment ne reste pas. Un buraliste proche de ses sous, un homme qui déteste bouleverser ses habitudes et voici une nouvelle pour le moins étonnante !



L’écrivain – Ky’

Voici l’histoire d’un écrivain et de ses démons qui se retrouve face à une page blanche…



Une nouvelle courte et percutante dans laquelle un écrivain se retrouve face au problème de la page blanche. Ce récit est sublimé par la magnifique plume de l’auteur.



Trou de ver – Renaud Bernard

Les habitants d’un vaisseau spatial font face à un trou de ver…



Dans cette nouvelle, la sexualité tient une place importante et je peux clairement dire que je ne m’attendais pas du tout à cette chute que j’ai trouvé osé et atypique.



Le Corbillard rose – Jean-Marc Mouiller

Un père, en deuil de son enfant, enquête sur un étrange livre…



Au départ, j’avoue avoir eu du mal avec cette nouvelle à cause de la façon de s’exprimer du personnage principal. Après quelques pages, j’étais captivée par ce récit assez angoissant s’il était réel à l’ambiance froide.



Tranches de vie – Edith Perro

Découvrez un monde macabre où il est possible de vendre ses organes de son vivant pour gagner de l’argent.



Dérangeant, n’est-ce pas ? Un récit qui pousse à la réflexion sur les déviances actuelles. Cette nouvelle est sombre et malsaine, certes, mais tellement addictive.



Le Vieux Roger – Florence Barrier

Voici l’histoire de Roger, une vieil homme qui comme chaque soir réalise l’inspection de son immeuble pour voir si tout est en ordre.



J’ai beaucoup aimé le personnage du vieux Roger, détestable et tatillon au possible mais également attachant. L’histoire m’a fait sourire de nombreuses fois et le final est tout simplement génial !



En bref, je suis ravie d’avoir pu découvrir cette fabuleuse anthologie, pleine d’ombres et d’originalité. Au gré des nouvelles, j’ai découvert de très bons auteurs aux plumes envoûtantes. Malsain, macabre, noirceur, déroute… Tant d’émotions qui m’ont fait passer un excellent moment en compagnie de personnages complètement déjantés !
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Ombres

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Hiver : Recueil de nouvelles

En 1801, une malade présumée incurable est mise en quarantaine sur l’île du Chancre. Chaque jour, son amoureux lui apporte une potion… Venue d’un pays chaud, Lana est introduite par Léo à l’intérieur du Palais de l’Hiver. Elle a l’impression d’y découvrir une planète totalement inconnue… À l’issue d’une bataille, des morts reprennent peu à peu vie… Deux clochards, Ralbert et Bellotone, déposent chaque matin des fleurs chapardées ou récupérées sur le paillasson de Marie-Joëlle, bénévole dans une association caritative d’aide aux sans-abris… Bruce, un homme étrange qui a déjà tué sa femme, est sur la trace de quelqu’un qui n’est autre que son propre Pygmalion, l’auteur…

« Hiver » est un recueil de 18 nouvelles proposées par les Editions Secrètes lesquelles avaient déjà édité « Feu », autre excellent recueil. Toutes tournent autour du thème éponyme mais sont traitées selon des répertoires aussi différents que le romanesque sentimental, la science-fiction, le fantastique, la fantaisie ou l’anticipation, sans parler des inclassables. Chaque auteur rivalise de talent narratif. Tous les textes sont de belle qualité littéraire et de présentation éditoriale impeccable (aucune coquille, ce qui devient rare dans ce genre de production). Deux nouvelles sortent vraiment du lot, car ce sont de véritables petits chefs d’œuvre à mon sens : « Hartush, le dernier mâle » d’Olivier Boile pour sa glaçante fantaisie et « La petite fille dans la neige » de Murphy Myers pour sa terrible épouvante. Une mention spéciale à l’émouvant et poétique « L’hiver partout, partout l’hiver » de Dany Lecènes. Si vous aimez lire des nouvelles passionnantes et bien écrites, ne vous privez pas de cet ouvrage qui est en libre accès, ce qui ne gâte rien !
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Malpertuis VIII

La collection Brouillards des éditions Malpertuis propose chaque année, et ce depuis 2009, une sélection de textes fantastiques francophones. Exceptionnellement, il peut s’y glisser une nouvelle étrangère, c’est le cas dans ce tome huit avec le texte « Espace mauvais » de l’auteur américain Scott Nicolay (ici traduit par Christophe Thill, codirecteur de Malpertuis). La pérennité de cette anthologie (le onzième tome est sur le point de sortir au moment où j’écris ces mots, en mai 2020) prouve d’elle-même la constance du travail de sélection de l’anthologiste Thomas Bauduret. Elle offre depuis plus de dix ans une vitrine aux auteurs français de fantastique, qu’ils soient nouveaux ou confirmés. L’anthologiste s’est fait plaisir (et il a eu bien raison) en réunissant dans ce tome VIII vingt-quatre auteurs, ce qui est beaucoup pour ce type de compilation. On y traverse aussi bien des univers fantastiques traditionnels (« Le baptême » de Pascal Malosse) que des contextes incongrus (« Foutues taupes » de Simon Boutreux) ou qui renouvellent le genre avec bonheur (« Te haka Wakamutunga » de Nicolas Pagès). Si les thèmes abordés sont variés, plusieurs nouvelles posent la question du rapport au corps, qu’il soit hanté par des parasites, dupliqué ou d’une beauté impossible à assumer. Peut-être faut-il y voir le reflet d’une époque centrée sur l’individu ? Je présente ici dix textes qui me m’ont vraiment marqué.

Dix pesos, pas un de plus, de Claude Mamier : les pérégrinations d’un pauvre type dans la banlieue de Buenos Aires constituent une remarquable entrée en matière pour cette anthologie. Un modeste employé se voit offrir la possibilité d’occuper le corps de son choix, mais peut-on changer les règles du jeu lorsqu’on ne possède que les codes acquis dans une vie misérable ? Une intelligente relecture du thème faustien. Je ne connaissais pas cet auteur qui a pourtant un bon nombre de nouvelles publiées à son actif chez différents éditeurs indépendants.

L’espace mauvais, de Scott Nicolay. Ce texte rassemble ce qui me plait le plus en littérature fantastique : la description de vies ordinaires dans une ville ordinaire, et dans laquelle seul le personnage principal semble discerner l’étrangeté du monde alentour. L’ambiance et le rythme de ce texte m’ont fait penser au noveliste espagnol Santiago Eximeno. Je ne crois que d’autres textes de Scott aient à ce jour été traduits en français.

Le défi de Chronos, de Thierry Caspar : Dans ce texte résolument young adult, un jeune lycéen se voit entrainé dans une application de jeu sur smartphone dirigée par le Dieu Chronos en personne. La preuve qu’un texte fantastique n’est pas nécessairement lent et ampoulé.

Te haka wakamutumga, de Nicolas Pagès : l’humanité a été infectée par un virus dégénérescent, hormis la population polynésienne génétiquement préservée. Les rugbymen néo-zélandais sont livrés à un combat sans fin dans un stade transformé en arène. Un sujet surprenant traité de très belle manière.

Taïga, d’Alain Delbe : le fantôme de Soljenitsyne, mais aussi peut-être celui de Dan Simmons (dans son livre Terreur autour de l’Erebus) hante ces pages dans lesquelles il est demandé à un prisonnier du Goulag de décrire dans un courrier à l’intention de Staline les événements terrifiants qu’il vient de vivre. Un style classique et lent, mais qui parvient à nous immerger dans l’angoisse d’un camp russe d’exilés politiques perdu dans l’une des régions les plus glaciales au monde.

Sous la peau, de Marlène Charine : le sujet de la psychose autour d’un corps étranger hébergé à l’intérieur de soi me semblait rebattu jusqu’à ce que je lise cette nouvelle. Sans doute grâce à l’aisance d’écriture de l’auteur.e (les dialogues et des personnages sont très réalistes) et à la chute qui, bien que classique, garde tout son effet. J’avais déjà beaucoup aimé un autre texte de Marlène Charine, intitulé « Le club des montagnards pâtissiers cynophiles » paru dans Malpertuis VII.

Sur la route, de Xavier-Marc Fleury : cet auteur aime aborder des sujets très différents. Alors qu’il nous faisait côtoyer des créatures des abysses et des sirènes en guerre contre un empire européen dans l’anthologie Malpertuis VI, nous voici en voiture aux côtés d’un commercial engagé par erreur sur une étrange autoroute vers l’enfer.

La dernière sirène, de Christian Robin : il s’agit d’une histoire de fantasme marin qui entraîne un jeune pêcheur à la recherche d’une île paradisiaque peuplée de femmes. Si le thème semble déjà vu, la seconde partie du texte mène bien au-delà de ce à quoi on pouvait s’attendre et la chute ne manque pas de mélancolie.

Pyrophage, de Tesha Garisaki : on sait tous que le rôle de super héros est toujours à double tranchant, pourtant Tesha Garisaki aborde ce thème de manière originale (le personnage détient un pouvoir différent de tout ce qu’on peut lire dans les comics) et décrit de très belle manière la fragilité du personnage principal.

Chris, de Céline Chevet : l’histoire qui clôture l’anthologie part d’une idée originale forte : un homme nait divisé en deux corps jumeaux (l’esprit est détenu par l’un, la capacité physique par l’autre). Un très beau texte sur la relation à autrui et le manque de reconnaissance de ce qu’on peut être à l’intérieur de soi. Un bel exemple de la manière avec laquelle le genre fantastique peut nous faire réfléchir sur la perception de soi et des autres.

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Extinctions

Ce roman ravira tous les amateurs de zombies , de gore et de toutes de choses pas très racontables . Le tout est bien écrit et est malgré tout agréable à lire .

Personnellement j'ai préféré la première histoire qui mériterait presque une suite ...
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Hiver : Recueil de nouvelles

Voilà une anthologie sur le thème de l'hiver que j'ai mis un certain temps à finir, et qui est plutôt inégale, c'est même le moins qu'on puisse dire.

Entre les histoires complètement triviales, celles plutôt mal fagotées (du genre à ne pas comprendre la chute), et même une ou deux totalement ridicules, le bon grain a parfois du mal à surnager dans l'ivraie.

Notons tout de même, histoire de ne pas faire subir à tout le monde le même sort :

- "99 voyages en barque" de Franck Leduc, un conte d'hiver non dénué d'un certain charme romantique et poétique.

- "L'hiver partout, partout l'hiver" de Dany Lécènes, une histoire attachante dans le monde des marginaux.

- "Le grand hiver" de Wendyam Eric Lionel Illondo, une honnête incursion fantasy nordique, très épique.

- "Rendez-vous manqué" de Eddie Verrier, une nouvelle nimbée d'étrange, très réussie, avec un personnage à la fois séduisant et à vous donner froid dans le dos.

- Enfin, "jardin d'hiver" d'Eva Dézulier reste pour moi la plus belle nouvelle de cette anthologie, avec une histoire de vieux monsieur fantasque condamné par le cancer à brève échéance, mais qui a juré qu'il survivrait à l'hiver et reverrait une dernière fois le printemps.

Une anthologie qui a, notons-le tout de même, le mérite d'être gratuite, mais qui souffre d'un manque criant de sélection, et aurait gagné à être expurgée d'une bonne moitié de son contenu.
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Malpertuis VIII

Je termine cette anthologie que je lis pour la première fois à son volume 8. C'est donc a priori du fantastique qui regroupe les meilleurs textes d'auteurs amateurs francophones sélectionnés parmi près de 200 textes soumis. On a donc 24 textes très éclectiques qui sont globalement pas mal. le niveau de base est correct, il y a souvent du style ou des idées, rarement les deux en même temps.

Le thème de l'anthologie est seulement vaguement respecté ; on a un peu de sf, de fantasy, de gore et même un ou deux textes sans vraiment de fantastique. Cela reste toutefois globalement dans les littératures de l'imaginaire et principalement contemporaine dans son cadre.

Bien qu'il y ait 5 ou 6 textes vraiment pénibles, le tout est moyen et très lisible et 4 textes sont bons et prenants.

Le meilleur est, et de loin je trouve, Inari de Marianne Ciaudo. C'est presque de la littérature blanche et raconte une journée d'une visite touristique au Japon. En plus de sa sensibilité et de sa poésie, il réussit une narration à la deuxième personne qui vient parfaitement servir le récit — et pourtant d'habitude je déteste ce type de narration.

L'autre réussite est le texte d'Alain Delbe qui se passe dans un goulag stalinien et qui nous parle du chamanisme Evenk ; le tout est un peu couru d'avance, mais c'est bien raconté

Les textes de Claude Mamier (histoire d'un employé qui rêve de changer de vie dans le métro de Buenos Aires) et de Thierry Caspar ont tous deux une narration prenante et réussie même si leurs idées manquent un peu de souffle.

Au final, malgré quelques textes pénibles et beaucoup de médiocres on trouve de beaux morceaux pour tous les gouts dans ces 350 pages grand format — à 16 euros c'est pas mal du tout.

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