Il a semblé sortir d’un épais brouillard. Il a posé un doigt sur mon menton : – Eh bien oui, en effet. Pouvez-vous vous libérer samedi après-midi et le soir également ?
– Certainement !
Il s’est tu comme pour réfléchir.
– Vous allez recevoir un paquet. Samedi, à quatre heures, emportez-le sans l’ouvrir. Une fois dans la rue, appelez-moi pour recevoir de nouvelles instructions. Vous m’avez bien compris, vous ne devez pas ouvrir le paquet avant. Ça doit être une surprise.
– Entendu.
– Bien. Maintenant si vous en avez tellement envie (il a désigné ses parties à travers son pantalon), vous pouvez vous mettre à genoux pour l’embrasser.
J’ai souri.
– Comme quand on baise la main de la reine ?
– La main de n’importe quel souverain, a-t-il acquiescé, beaucoup plus solennellement que je ne m’y attendais.
Je suis descendue de la table, je me suis mise à genoux et je me suis penchée jusqu’à pouvoir presser ma bouche contre l’évidente rigidité qui se cachait derrière sa braguette. Je vous jure que je l’ai sentie palpiter. Il a alors repoussé ma tête avec sa main et s’est vivement reculé.
– Il faut que j’y aille. À quatre heures, samedi. Je dois vraiment y aller.
Tout en prononçant ces derniers mots, il s’est enfui en courant. Habituellement, quand un type part en courant après avoir flirté avec moi, c’est mauvais signe.