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Citation de ILESTMIDI


La procédure de mon altercation était bénigne vu que je n’avais enfreint aucune loi. Je me doutais du motif de mon arrestation, mais rien ne pouvait m’être reproché. « Ta mère ne veut plus te voir ». Il avait été difficile au brigadier de prononcer ces quelques petits mots et pourtant, cette seule phrase avait poignardé la dernière parcelle d’illusion qui protégeait encore ma génitrice. « Je ne sais pas quoi te dire de plus. Alors, si tu ne veux pas d’ennui mon gars, passe par-dessus ». Le gendarme était désolé pour moi et je vis son humanité profonde. Je hochais la tête, refoulant les larmes de rage qui menaçaient de couler. Ma lèvre tremblait pourtant, de même que mon petit menton tout fier du haut de ses onze ans. Et j’eus le malheur de relever les yeux sur ceux de l’agent et là, la digue se brisa. Je pleurais ; je hoquetais ; je me noyais dans la douleur de la perte réelle, je laissais le désespoir consumer les illusions d’un petit bonhomme. Alors le grand gaillard me prit dans ses bras et je pus laisser aller ma peine comme je ne l’avais jamais fait avec personne depuis un an. Mes doigts agrippés à son uniforme, je sanglotais.
À la gendarmerie de Revel, au printemps de mes onze ans révolus, je pus dire adieu à ma mère et tenter d’apprendre à vivre avec cette perte tout le reste de ma vie.
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