La mémoire refoule ce qu'elle n'est pas encore prête à porter. Il faut être fort, dans cet endroit si précis de la cage thoracique où l'on cache ce qui nous brise, il faut être vaillant, pour pratiquer cette maïeutique du souvenir qui nous laisse tout bête au milieu de la salle des professeurs, tandis que retentit la sonnerie. Il faut être fort pour entreprendre ce jeu d'échecs avec nos cerveau sur un terrain qu'il connaît mieux que nous ; la mémoire sélective. (p21)