Amour
Amour, tu ne reviens plus vers mes yeux morts ;
et comme mon cœur idéaliste te pleure.
Mes calices attendent tous ouverts
tes hosties d’automne et tes vins d’aurore.
Amour, croix divine, abreuve mes déserts
de ton sang d’astres qui rêve et qui pleure.
Amour, tu ne reviens plus vers mes yeux morts
qui redoutent et désirent tes larmes d’aurore !
Amour, je ne t’aime pas quand tu es distant
balançant entre tes fards de joyeuse bacchante,
et tes traits fragiles et fades de femme.
Amour, viens sans chair, d’un ichor qui étonnera ;
et que moi, comme un Dieu, je sois l’homme
qui aime et engendre sans plaisir sensuel !
//Traduction de Nicole Réda-Euvremer