Manie de solitude
extrait 2
Chaque chose se détache devant mes sens
qui l’acceptent sans trouble : bruissement de silence.
Chaque chose, je peux la savoir dans le noir,
comme je sais que le sang coule dans mes veines.
La plaine, c’est de l’eau qui s’écoule sans trêve dans l’herbe,
un dîner de toutes choses. Chaque plante, chaque pierre,
vivent sans bouger. J’écoute mes aliments qui nourrissent mes veines
de chaque chose vivant sur cette plaine.
Peu importe la nuit :
le rectangle de ciel me parle en susurrant
de tous les grondements et une étoile menue
se débat dans le vide, loin de la nourriture
des maisons, étrangère. Elle ne suffit pas,
il lui faut trop de compagnes. Ici dans le noir, solitaire,
mon corps est tranquille et se sent souverain.
/ Traduit de l’italien par Gilles de Van