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Citation de emdicanna


A l'heure où le crépuscule libérait partout les ombres, toute la journée captives, qui à présent s'avançaient et s'assemblaient comme d'innombrables légions de fantômes. Où elles se tenaient, menaçantes dans les recoins des pièces, et vous contemplaient d'un air renfrogné de derrière les portes entrebâillées. Où elles étaient pleinement maîtresses des pièces inoccupées. Où elles dansaient sur les planchers , les murs et les plafonds des appartements habités quand le feu se languissait, pour se retirer comme le reflux quand il s'embrasait de nouveau. Où elles singeaient fantastiquement les formes des objets domestiques, faisant de la nourrice une ogresse, du cheval à bascule un monstre, de l'enfant surpris, à demi-effrayé et à demi-amusé, une créature étrangère à lui-même - des pincettes mêmes sur le foyer un géant aux jambes écartées et aux mains sur les hanches, flairant évidemment le sang d'Anglais et prêt à moudre les os des gens pour en faire son pain.
A l'heure où ces ombres suscitaient dans l'esprit des vieillards des pensées autres et leur montraient des images différentes. Où elles se glissaient hors de leurs retraites sous l'apparence de formes et de visages appartenant au passé, à la tombe, au gouffre profond, profond, où errent toujours les choses qui auraient pu être et ne furent jamais.
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