Ce jardin constituait son domaine privé, même sa sœur n’y allait qu’en cas de nécessité urgente imposée, du genre d’une arrivée impromptue. Joseph préparait ses sermons parmi les légumes, binant des pommes de terre ou repiquant des poireaux. Éclaircir les carottes, arroser les salades l’imprégnaient d’une quiétude à nulle autre pareille. Âme pure, dénuée de soucis métaphysiques, le pasteur découvrait une preuve de l’existence de Dieu aussi bien dans l’enseignement de la Bible que dans la pousse des radis.