Rien de plus facile que de tendre la main, de lui retirer la gnôle et de la balancer par la porte. On ne m'appelait pas Berliet pour rien. Je pensai à le faire et me demandai pourquoi j'hésitais, mais tout au fond de moi, je savais pourquoi. C'était à la pensée d'affronter ses railleries quand il serait dégrisé et que je devrais lui expliquer les raisons de mon geste. Ca aurait l'air si bête à ce moment là ! C'est drôle, pensai-je, comme on peut avoir peur d'un tas de choses tout au long de sa vie, mais ce que l'on craint toujours le plus, c'est le ridicule.