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Citation de Berthelivre


Qu’il nous ait fallu une volonté surhumaine pour tenir et revenir, cela tout le monde le comprend. Mais la volonté qu’il nous a fallu au retour pour revivre, personne n’en a idée. Tout le temps que nous étions là-bas, nous étions tendues vers le but, un seul but : rentrer. Rentrer, nous ne voyions pas au-delà. Rentrer, après tout serait facile. Qu’étaient les difficultés de la vie auprès de ce que nous avions enduré et surmonté ? Et c’est bien là que nous nous trompions. Et c’est là que nous avons été prises au dépourvu. Tous les problèmes de la vie se posaient : travailler, se loger, faire sa place. Rentrer n’avait pas tout résolu. Il fallait s’y attaquer avec des forces diminuées, une santé altérée, une volonté entamée. Le courage qu’il nous a fallu à ce moment-là, personne ne s’en rend compte. Et puis, je crois qu’il y a, au fond de chacun, ce dépôt des idées reçues dans l'enfance, une espèce de croyance dans la justice immanente. Il y a plus ou moins au fond de chacun un livre à deux colonnes : le doit et l’avoir, qui doivent s’équilibrer. Le doit, c’est la somme des malheurs auxquels nul n’échappe, la somme pour une vie. L’avoir, la part de bonheur à laquelle chacun a droit, qui fait le contrepoids. Celui qui est rentré s’est dit qu’il avait eu toute sa part de malheur d’un coup. Et c’est là qu’il a été pris au dépourvu.
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