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4.29/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1970
Biographie :

Psychanalyste.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
... j'erre sur ce site de rencontres, cette secte moderne des célibataires qui vend de l'espoir en me déprimant. Je me demande ce que je fous là. Je me demande si c'est ça ma vie aujourd'hui : la misérable quête d'un bijou authentique dans un magasin chinois, une veille de Noël.
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J'observe la nature. Même elle parle de moi. En forêt, je me compare à ces arbres sans feuilles, amincis par l'absence de leur sève. Leurs branches dénudées érigées vers le ciel, ils demeurent debout. Leur invincibilité semble inutile dans ce silence gelé. Comme eux, j'existe à bas bruit. Ce n'est pas le sentiment d'existence qui fait défaut. C'est son utilité. La survivance me fait croire à une invincibilité inutile qui s’égrène au fil des jours. Si je survis à ça, de quoi vais-je bien pouvoir mourir ?
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Je sais. Je ne sais pas que je sais, mais je sais : ma gorge se serre, c’est maintenant. C’est maintenant que le pire s’annonce. Instinctivement, je rationalise, je m’interdis de dramatiser, je jette l’angoisse par-dessus bord. Elle revient comme un boomerang. La lumière orange du cadran annonce un message. J’écoute. Fred s’étonne. Laurent, on t’attendait sur le décor à six heures ce matin, j’espère que tu vas bien.
J’espère que tu vas bien. Lui aussi, il sait. Il n’ose pas savoir qu’il sait, mais il sait. Il sait que Laurent est toujours en avance, il sait qu’il préviendrait s’il ne s’était pas réveillé, il sait que Laurent se rend aux studios en scooter. Il sait et, en appelant, tente de conjurer le sort.
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J’écoute en hochant la tête, comme une élève qui ne comprend pas bien mais qui n’ose pas poser de questions. J’ai l’attitude de quelqu’un qui veut se faire tout petit, qui ne veut rien dire pour ne pas trop en savoir d’un coup, et qui, au fond, a l’espoir que tant que la réponse n’est pas donnée, le sort n’existe pas, comme si le mot pouvait créer une réalité irréversible. D’abord était le verbe… Pourtant, les mots s’envolent malgré moi, poussés par l’inquiétude. Une question qui n’a pas eu le temps d’être formulée, qui ressemble à celle d’une enfant : il y avait du sang… je veux dire, il a perdu du sang ?
Oui, madame. C’est un accident grave.
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Soyez près de lui, c’est ça le plus important, le reste, on s’en charge.
Leur ton est délicat, doux, presque amical. J’entends la compassion dans leur voix, l’inquiétude sincère. En remontant vers le couloir, j’ai la sensation qu’ils en savent plus qu’ils ne le disent, et leur empathie appuyée, bien qu’elle me touche, m’inquiète.
Ils sont restés toute la journée, tous les deux, dans un recoin du couloir de l’hôpital. Les jours qui ont suivi, le commissariat appelle régulièrement le service pour avoir des nouvelles de Laurent. Il m’a fallu plusieurs jours pour comprendre pourquoi.
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Mon cœur tonne, mes yeux sont fixes, ma respiration devient petite, je voudrais bouger mais reste figée. C’est le premier paradoxe : je veux bouger, courir, et je suis inerte, incapable de faire le moindre mouvement. Au fond du couloir, sur notre droite, la porte du service de réa s’ouvre, laissant aller et venir des hommes et des femmes habillés de vert, des médecins, des infirmiers, des internes. À leur passage, ils nous regardent, nous saluent gravement. Je ne peux m’empêcher de croire qu’ils savent qui on est et leur regard dit à la fois leur désolation et la gravité de l’accident. Mon fils ressent la même chose. Je lui dis, mon chéri, je crois qu’il faut qu’on s’attende au pire, il dit je sais. Je me tais et j’imagine même qu’ils sont en train de le préparer mais qu’il est déjà mort. Aujourd’hui, je sais que je n’avais pas tout à fait tort.
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J'étais un continent, je suis un archipel.
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J'ai l'attitude de quelqu'un qui veut se faire tout petit, qui ne veut rien dire pour ne pas trop en savoir d'un coup, et qui, au fond, a l'espoir que tant que la réponse n'est pas donnée, le sort n'existe pas, comme si le mot pouvait créer une réalité irréversible.
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Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. Tu parles. Qui te fait croire que je rêve d'être une femme augmentée ?
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Deux cerveaux valent mieux qu’un. Dans tout ce qui menace de nous échapper à partir de maintenant, je ne voudrais pas qu’en plus on se retrouve paumés et hagards dans un parking en fin de journée. L’instinct de survie est déjà là.
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