Il y avait pire encore dans la mort de la compassion. Quand des criminels légers retrouvaient leur famille après un séjour en prison, ils étaient sans forces et irréversiblement affaiblis. Pourtant ce mari, ce père qui avait faim était rejeté : c’était une bouche de plus à nourrir, au rendement faible qui plus est. On lui en voulait aussi : c’est à cause de lui que toute la famille avait été internée. J’ai ainsi vu des pères de famille abandonnés à la faim sur un bord de chemin. Or une fois la mort du criminel reconnue, la famille était en général libérée. De quoi décourager le peu de générosité qui résistait à la misère