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Citation de migdal


(17 septembre 1943)
Autour de 4 heures du matin, les combats de rue font rage alors que les renforts cernent la ville. Pour les frères Topalovic et les insurgés, l'issue ne fait plus guère de doute. Des mutins réussissent à percer les lignes ennemies avant que le jour se lève, mais la plupart tombent sous les balles ou sont faits prisonniers. A 8 heures, la situation est presque sous contrôle, ratissage de la ville et chasse à l'homme se poursuivent, et en début d'après-midi l'ordre règne. Une trentaine de mutins ont été tués. Autant seront fusillés les jours suivants, d'autres seront condamnés à des travaux forcés ou à de la prison. Par la suite, le bataillon - malgré la fidélité de la grande majorité des soldats — est sévèrement épuré : des centaines de SS sont envoyés en service de travail obligatoire en Allemagne, ceux qui refusent partent pour des camps de concentration.

Stepe et Ivan Topalovic ainsi qu'une dizaine de matins parvinrent à s'échapper et, protégés par des paysans, à rejoindre dans les jours suivants des maquis tenus par des FFI et des FTP. Malgré l'échec du soulèvement. Radio Londres donna un grand écho à « la première ville d'Europe de l'Ouest libérée de l'occupation allemande ». Peu importait que cette libération n'eût duré que quelques heures, et pas davantage la nature des mutins : deux infiltrés communistes et des engagés volontaires dans la SS...

Comme souvent, la légende dépassa la réalité et l'on imprima la légende. Bien que l'immense majorité des soldats du bataillon fût finalement restée fidèle au commandement allemand, on louerait plus tard « la révolte des Croates de Villefranche-de-Rouergue » et cela même si, précisément, ce fut en partie l'origine croate des meneurs qui les empêcha de rallier leurs compagnons d'armes bosniaques et musulmans au soulèvement. Surtout, on gomma leur appartenance commune à la SS pour peindre les mutins comme des victimes des nazis. Plus prudemment, on désigna parfois ces engagés volontaires ou ces conscrits comme des « enrôlés de force » luttant pour la liberté.

Ce récit édifiant profita à Stepe Topalovic, qui continua le combat au sein des FTP dans le sud-ouest de la France ...
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