AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Christiand59


Il pleuvait sur Saint-Paul sans discontinuer depuis la veille, un temps qui paradoxalement plaisait à Samuel Meiersohn. Il aimait voir tomber les gouttes, en se postant derrière la fenêtre de son appartement ou en marchant bien à l’abri sous sa capuche ; être protégé de l’eau du ciel lui procurait un sentiment de confort, de quiétude et il soupira lorsqu’il entra dans le hall de la faculté de sciences humaines où il travaillait. Sa récréation était finie et il devrait affronter trois heures ennuyeuses de cours. Il était las d’enseigner, de répéter des phrases déjà dites à maintes reprises, il était fatigué de la monotonie grise de sa vie, de ces jours brumeux qui se succédaient imperturbablement, semblables et ternes, sans que rien ne change ni ne
Bouge. Une étudiante s’approcha de lui et lui tendit
un tract qu’il prit. Il se reprocha de tiquer devant le
voile qu’elle portait. Sa raison lui commandait d’accepter
sans réticences ce hidjab, puisque cette jeune femme se
soumettait sans doute de son plein gré à cette coutume
coranique, mais dans les couches profondes de son moi il résistait à l’injonction bien-pensante de confondre allégrement progressisme, sens de l’histoire et usages islamiques. »
Commenter  J’apprécie          00









{* *}