Il s’écoule toujours au moins neuf mois entre deux visites de ma fille. C’est son mari qui coince, je crois qu’il n’aime pas l’asile. Quant à venir seule, sans lui, elle y a beaucoup pensé, mais deux cents kilomètres sans copilote, c’est bien dangereux quand on prend des tranquillisants, même occasionnellement. Alors elle m’appelle, ésite, promet de venir et puis retarde, et quand elle arrive enfin, elle dit Tu vois, je suis là. Pour eux, c’est une sortie.