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Citation de jack56


jack56
19 septembre 2014
Notre maison à nous surplombait la ville. C'était, comme on dit, une maison de maître, une demeure au toit de tuiles entourée d'un parc d'où l'on dominait la campagne. Ma grand-mère y réunissait enfants et petits-enfants l'été. L'été, saison des couleurs intenses, le vert sombre des frondaisons sur le bleu sans nuances du ciel. Saison des parfums entêtants, celui des figuiers tout bourdonnants d'abeilles, celui des géraniums débordant de la jarre que l'on arrosait le soir : j'ai toujours aimé la puissante odeur qu'ils dégagent alors dans le jour finissant. Saison des insectes crissant, vrombissant, et des araignées silencieuses tapies dans les coins. Un lézard aux aguets file, furtif, sur les dalles chaudes de la terrasse. Il grimpe à la verticale sur le mur éclatant de blancheur dans le plein soleil. Il fait si chaud que les oiseaux se taisent. Le matin seulement, de très bonne heure, les tourterelles roucoulent dans l'air transparent. Le froufrou de leurs ailes défait l'austère ordonnance du cèdre. Ou bien le soir, ce sont les hirondelles, mon oiseau préféré, qui poussent leur cri strident en rasant le sol, traversant le jour qui s'éteint de leur vol acrobatique et gracile.
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