L'amour est un excitant. C'est aussi une école de la dissimulation, car chacun fait tous ses efforts pour connaître le jeu de l'autre sans découvrir le sien. Est-ce à moi, est-ce de moi qu'elle sourit ? M'a-t-il regardée ou je rêve ? Cet effort est comme une mise, qui ne cesse de grossir : plus on s'acharne à déchiffrer la conduite de l'autre, plus on s'attache à lui, et peut-être à tort. On ne peut s'empêcher de se concentrer sur des indices, infimes, tout en craignant de se perdre dans de telles pensées - de compromettre ses intérêts, sa dignité, ses attachements antérieurs. (p. 88-89)