Elle se confesse souvent et communie tous les dimanches.
– Le temps presse, rappelle-t-elle.
– Je t’ai envoyée chez le duc Charles de Lorraine, lui fait remarquer Baudricourt.
– Je vous en remercie, messire, dit Jeanne en se mordant les lèvres.
Ce n’est pas ce qu’elle demandait. Pourquoi fait-il semblant de l’ignorer ?
– Il n’empêche que le vieux duc souffre toujours de sa goutte, insiste Baudricourt.
– Je n’ai jamais prétendu guérir les maladies,
réplique Jeanne. Je suis une simple messagère.
Baudricourt fait un geste apaisant :
– Je sais, je commence à te connaître. C’est la troisième fois que tu viens me rendre visite, n’est-ce pas ? Te souviens-tu de ce que j’ai dit, le premier jour ? C’était l’année dernière, si j’ai bonne mémoire.
Jeanne réprime un sourire :
– Le 13 mai, messire. Vous avez conseillé à mon cousin de me ramener chez mon père pour qu’il me flanque une paire de claques.