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Citation de gill


La nuit vient de jeter son grand manteau noir. Une nuit profonde, compacte, que la pluie s'acharne à percer. Un noir d'encre. Le vent aigre de la mer, gorgé d'eau salée, souffle son haleine glacée. Les arbres crient et geignent comme des âmes en peine, secouant leurs branches moussues, semblables à des bras trop longs.
Au loin, les vagues roulent sur les galets.
Un voyageur attardé suit une route déserte et mouillée. L'ombre et le silence l'étreignent, en ce triste soir d'hiver. Il frissonne. Dans ce pays de brouillards, on marche environné de fantômes.
Soudain, il perçoit une plainte lamentable qui provient du champ qu'il longe, une voix qui semble implorer secours : "Sauve la vie !" Il s'arrête, hésite.
Encore un cri ! Son cœur s'émeut. Il s'écarte, gravit le talus bordant la route et court lourdement dans l'herbe trempée.
Un instant il écoute et entend un nouvel appel de détresse ; plus près. Il se presse. Il avance parmi les hautes tiges de roseaux, au-dessus desquelles une main palpite.
Prêt à la saisir, il glisse tout-à-coup comme dans un trou et disparaît sans un cri. Un clapotis perce le silence et la nuit.
Puis retentit un ricanement sinistre. Et, dans le vent, une ombre prend la fuite...
En la paroisse de Réville, non loin du pont de Saire, existait jadis un important château-fort qui commandait l'embouchure de la rivière et que les ligueurs incendièrent en 1594...
(extrait de "Le moine de Saire")
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